L’Algérie a pris la décision de clôturer les comptes liés aux prêts accordés à divers gouvernements étrangers, principalement ceux des nations côtières africaines. Il s’agit, selon les experts, d’une manœuvre visant potentiellement à entraver la dynamique de la renaissance africaine.
Cette décision a été officialisée dans le dernier numéro du bulletin officiel algérien exposant la loi de finances de la nouvelle année. Les pays impactés par cette mesure comprennent ainsi la Mauritanie, le Mali, la Guinée, le Niger, la République du Congo, la Tanzanie, la République du Yémen, le Bénin, ainsi que d’autres nations d’Afrique et d’Amérique latine.
Cette initiative intervient dans un contexte où plusieurs pays côtiers africains manifestent un intérêt croissant pour l’Initiative Afrique Atlantique (IAA). Par ailleurs, elle coïncide avec des développements diplomatiques tels que le soutien du Yémen à la position marocaine sur le Sahara et le renforcement des relations entre le Maroc et certains pays de la région.
Sollicité par Hespress FR à cet égard, Abbas El Ouardi, politologue et professeur de droit public à la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat, met en lumière que la décision de l’état militaire algérien révèle une hostilité et une envie envers les initiatives déployées par le Royaume en matière de développement humain durable sur le continent africain.
« D’une part, cette manœuvre met en évidence l’anarchie caractérisant cet état militaire.
D’autre part, elle révèle une négligence envers les besoins et les aspirations de notre continent africain, en particulier en ce qui concerne la création d’une plateforme favorisant la prospérité le long de l’Atlantique et la collaboration entre les nations de ce continent« , a-t-il expliqué.
Pour l’expert, la coopération maroco-africaine s’engage à établir un modèle de développement humain durable, bénéfique pour toutes les parties impliquées.
Et d’ajouter: « C’est une équation que l’état militaire algérien a non seulement rejetée par le passé, mais continue de refuser, illustrant un exemple très peu concluant en matière de gestion, non seulement de conflits, mais d’un différend unilatéral avec un pays voisin comme le Maroc« .
De plus, El Ouardi souligne que la création des conditions propices, a certainement ouvert la voie à une renaissance africaine grâce à la réalisation de projets alignés sur les compétences du Maroc en tant que pays émergent et les ressources de l’Afrique.
« Nous savons que le Maroc représente un exemple exceptionnel au niveau du continent. Il est également à noter que nos confrères africains sont toujours considérés comme des piliers de la renaissance africaine, que ce soit économique, socioculturelle ou spirituelle, et que le Maroc continuera toujours à les appuyer, à travers l’accompagnement par les institutions et l’expertise du Royaume« , soutient le politologue.
Ainsi, il considère que cette décision de résilier le soutien économique en annulant l’orientation du crédit algérien vers les pays africains est « inacceptable ». Ce processus, qui vise à accompagner l’économie africaine par le biais de l’Algérie, ne devrait pas créer un contexte conflictuel, soutient-il.
Les pressions illégales exercées dans ce sens ne sont pas acceptables ou tolérables, selon le professeur, que ce soit du point de vue du droit international public ou en termes de manœuvre politique.
En ce sens, l’expert affirme que la lutte contre la renaissance africaine à travers de telles manipulations, basées sur la pression, « n’est ni un modèle de bonne gestion des relations internationales ou régionales, ni d’une conduite appropriée que les pays devraient adopter envers le développement émergent de l’Afrique ».
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