Via un «protocole d’accord» signé le 1er janvier, la région autonome du Somaliland octroie à l’Éthiopie l’accès à 20 kilomètres de ses côtes pour une durée de 50 ans.
Le président somalien Hassan Sheikh Mohamuda a signé samedi 6 janvier une loi «annulant» un accord maritime, qu’il estime «illégal», entre l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland.
Avec ce «protocole d’accord» signé le 1er janvier, la région du Somaliland – ancien protectorat britannique qui a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, mais n’est pas reconnue par la communauté internationale – entend octroyer à l’Éthiopie l’accès à 20 kilomètres de ses côtes pour une durée de 50 ans, via un accord de «leasing».
«Violation flagrante de la souveraineté»
Le président somalien a déclaré que l’adoption de ce projet de loi annule ce pacte «illégal» qui donne à l’Éthiopie un accès à la mer Rouge qu’elle a progressivement perdu après l’indépendance de l’Érythrée en 1993. Il «illustre notre engagement à sauvegarder notre unité, notre souveraineté et notre intégrité territoriale conformément au droit international», a écrit le président sur X.
This evening,I signed the law nullifying the illegal MoU between the Gov’t of Ethiopia & Somaliland. With the support of our lawmakers & our people, this law is an illustration of our commitment to safeguard our unity, sovereignty & territorial integrity as per international law. pic.twitter.com/UajOPm2qVB
— Hassan Sheikh Mohamud (@HassanSMohamud) January 6, 2024
Ferme opposition à l’indépendance du Somaliland
Le gouvernement s’oppose fermement à la revendication d’indépendance du Somaliland, région de 4,5 millions d’habitants relativement stable comparée à la Somalie. Cette république autoproclamée imprime sa propre monnaie et délivre ses passeports, mais l’absence de reconnaissance internationale la maintient dans un certain isolement.
Le président somalilandais Muse Bihi Abdis avait affirmé que l’Éthiopie allait «reconnaître formellement la république du Somaliland» en échange de cet accès maritime.
Le gouvernement d’Addis Abeba n’a cependant pas déclaré son intention de le faire mais a indiqué qu’il mènerait «une évaluation approfondie en vue de prendre position sur les efforts du Somaliland pour obtenir une reconnaissance» internationale. Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Égypte ou encore la Turquie ont également appelé au respect de la souveraineté somalienne.
lefigaro