Le coup de chaleur est une pathologie rare en France dans les conditions climatiques habituelles. Depuis la vague de chaleur de l’été 2003, un dispositif préventif national a été mis en place (alerte météorologique, conseils au public, veille sanitaire). Mais les très jeunes enfants, parce qu’ils n’expriment pas leur soif et qu’ils ont une thermorégulation et une sudation moins efficaces, sont des personnes particulièrement vulnérables aux fortes chaleurs.
Chez l’être humain, une température corporelle comprise entre 36 et 37,5 °C est nécessaire pour le fonctionnement optimal des échanges cellulaires et de l’activité enzymatique. La régulation de la température du corps se fait grâce à un réseau constitué de récepteurs thermosensibles situés au niveau de la peau et des muscles et de neurones thermosensitifs de l’hypothalamus.
En réponse à une température extérieure élevée, les mécanismes de cette régulation engendrent une vasodilatation cutanée et une sudation.
La vasodilatation permet l’accélération du transport de chaleur vers la peau (via la circulation sanguine) et s’accompagne d’une élévation du débit cardiaque. La perte d’eau et son évaporation (via la transpiration) consomme de l’énergie, il en découle une diminution de la température corporelle (thermorégulation).
De plus, il a été démontré que le stress de chaleur induit une réponse inflammatoire avec libération de cytokines jouant un rôle protecteur important dans la réponse cellulaire au stress thermique (régénération tissulaire).
Pourquoi l’enfant est-il plus sensible à un coup de chaleur ?
Un coup de chaleur est défini comme la défaillance des systèmes de régulation de la température corporelle. Il est lié à une exposition de longue durée à des températures excessives particulièrement dans un espace confiné (voiture). Les jeunes enfants sont, de fait, très vulnérables à la chaleur. En effet, jusqu’à l’âge de 4 ans, le corps de l’enfant contient proportionnellement plus d’eau que celui d’un adulte et il est donc très sensible à la déshydratation. De plus, les mécanismes de la thermorégulation sont moins performants chez le très jeune enfant en raison de l’immaturité du système nerveux central.
Les symptômes du coup de chaleur chez le jeune enfant
Le coup de chaleur est une urgence. Les enfants ne peuvent pas exprimer la sensation de soif mais l’impact d’une trop forte chaleur peut être détecté au regard de différents symptômes décelables :
- _une forte fièvre (> 40 °C) apparaît, l’enfant pleure, devient grincheux et des cernes se creusent sous ses yeux ;
- _il peut présenter des troubles du comportement (somnolence anormale, hyperexcitabilité) ;
- _nausées, vomissements, augmentation du pouls peuvent compléter ce tableau clinique ;
- dans des cas extrêmes, une réponse inflammatoire aigüe trop intense déclenchée par le stress thermique, entraîne un syndrome de défaillance multiviscérale.
À la suite d’un coup de chaleur, l’enfant peut se déshydrater très rapidement. La bouche et les lèvres sont sèches, les urines sont concentrées. Le test du pli cutané montre une peau qui reste plissée plus longtemps que la normale.
Dans tous les cas, les gestes à adopter se concentrent sur la mise dans un endroit frais, un refroidissement (linge mouillé), une réhydratation orale et une prise en charge médicale.
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