Équateur: l’état d’urgence décrété après l’évasion du chef du puissant gang des Choneros

Quatre policiers ont été enlevés en Équateur où l’état d’urgence a été décrété hier lundi par le président équatorien Daniel Noboa suite à l’évasion de l’ennemi public numéro un. Adolfo Macías, alias Fito, est le leader de la bande des Choneros, la plus puissante du pays avec quelque 12.000 hommes en armes.

Au moins quatre policiers ont été enlevés en Equateur où l’état d’urgence a été décrété lundi par le président Daniel Noboa, après l’évasion de la prison de Guayaquil (Sud-Ouest) du chef du plus grand gang criminel du pays et des soulèvements dans des prisons, a annoncé la police. Dans la ville côtière de Machala (Sud-Ouest), « trois fonctionnaires de la police qui étaient de service » ont été enlevés, a annoncé durant la nuit de lundi à mardi la police sur le réseau social X (ex-Twitter).

Un quatrième policier a été kidnappé à Quito, la capitale, par trois individus à bord d’ « un véhicule aux vitres teintées et sans plaques ».

Ces enlèvements surviennent dans un fort climat de tension qui a contraint le président Noboa à déclarer l’état d’urgence.

« Je viens de signer le décret qui instaure l’état d’exception dans tout le pays afin que les Forces Armées reçoivent le soutien politique et légal dont elles ont besoin pour agir. Ce que nous vivons prouve que la situation doit changer dans le pays et que les lois actuelles ne garantissent pas la paix. Nous ne négocierons pas avec les terroristes », a déclaré Daniel Noboa, entré en fonction en novembre dernier.

Une décision prise après la fuite d’un chef de gang d’une prison de haute sécurité.

Plus de 3 000 militaires ont été déployés dans la prison où Adolfo Macías, alias Fito, purgeait depuis 2011 une peine de 34 ans de prison pour délinquance organisée, trafic de drogue et assassinat. En short et sans chemise, les détenus ont été forcés de s’allonger par terre pendant que les fouilles commençaient. Les soldats sont allés jusqu’à déplacer les plaques de zinc couvrant les toits et en ont profité pour détruire les antennes métalliques qui permettaient aux détenus d’utiliser leurs portables et de transmettre leurs instructions à leurs complices à l’extérieur.

Mais Adolfo Macías n’a pas été retrouvé…

Le gouvernement n’est même pas sûr de la date de son évasion, rapporte notre correspondant en Équateur, Eric Samson. Alors que les troubles éclataient dans une demi-douzaine de prisons du pays, le président Daniel Noboa est sorti de son silence pour annoncer l’état d’urgence. Une façon indirecte de demander le vote positif des Équatoriens lors du prochain référendum qui sera largement dédié à la sécurité dans un pays désormais soumis à un couvre-feu de soixante jours de 23h00 à 5h00 du matin.

Adolfo Fito Macias était détenu à la prison 8 de Guayaquil, dans un quartier de haute sécurité. Plusieurs chefs de bande avaient été transférés alors dans des prisons en principe plus sûres, ce qui avait provoqué des émeutes. Une opération sous haute sécurité, quelques jours après l’assassinat de Fernando Villavicencio, candidat à la présidentielle. L’homme politique avait accusé le narcotrafiquant de l’avoir menacé de mort.

En décembre déjà, une vaste opération de police a entraîné l’arrestation de près de 30 juges, procureurs et policiers arrêtés pour liens avec les narcotrafiquants.

Parmi les personnes arrêtées, le président du Conseil de la Judicature, de nombreux juges et policiers. L’opération appelée « Métastases » intervient quelques jours après une déclaration de l’ambassadeur américain en Équateur sur l’étendue de la pénétration du narcotrafic dans le pays. Cela notamment dans les clubs de football et les médias.

agences

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