Japon : L’économie s’est redressée mais reste confrontée à de nouveaux enjeux

L’économie japonaise s’est redressée après la pandémie de Covid 19, mais elle est confrontée à de nouveaux enjeux qui tiennent à la faiblesse des perspectives du commerce mondial.

Selon l’Ocde, l’action publique devrait désormais viser en priorité à garantir la stabilité budgétaire, à stimuler la croissance de la productivité et à réagir aux conséquences économiques et sociales du vieillissement rapide de la population.

Selon la dernière Étude économique de l’Ocde consacrée au Japon, le Pib a connu une croissance de 1.9 % en 2023 et continuera de progresser régulièrement au rythme de 1.0 % en 2024 et de 1.1 % en 2025, porté principalement par la demande intérieure dans la mesure où les incertitudes mondiales pèsent sur la demande extérieure.

L’inflation globale mesurée par les prix à la consommation devrait redescendre lentement, passant de 3.2 % en 2023 à 2.6 % en 2024 et se stabiliser à 2 % en 2025, à mesure que les subventions publiques seront supprimées et que la croissance des salaires accélérera progressivement. La forte hausse des salaires obtenue à l’issue des dernières négociations salariales annuelles, la plus élevée observée depuis trois décennies, laisse augurer un cercle vertueux de hausse des prix contribuant à la progression des salaires et de la consommation, ce qui aurait pour effet de stabiliser l’inflation aux alentours de son objectif officiel de 2 %.

La dette publique brute a atteint le niveau inédit de 245 % du Pib en 2022, du fait de l’ampleur des aides publiques mobilisées pendant la pandémie et la crise énergétique, et ne devrait refluer que lentement au cours des années à venir, revenant à 243 % en 2024 et à 242 % en 2025.

Reconstituer des marges de manœuvre budgétaires et garantir la viabilité de la dette devraient être des priorités. Le Japon a besoin d’une stratégie crédible d’assainissement budgétaire à moyen terme permettant de replacer les niveaux d’endettement public sur une trajectoire descendante, notamment par une augmentation des recettes publiques et une plus grande efficience des dépenses.

Pour limiter la croissance des dépenses, recommande l’Ocde, il faut réformer le système de santé et de soins de longue durée, notamment en augmentant, sous conditions de ressources, le reste à charge pour les personnes âgées les plus aisées et en développant les soins de longue durée en dehors du système hospitalier.

Afin d’accroître ses recettes, le Japon devrait relever progressivement la taxe sur la consommation (taxe sur la valeur ajoutée), sachant que le taux actuel de cette taxe est l’un des plus faibles de la zone Ocde.

Réformer les dispositifs actuels de soutien budgétaire à l’investissement encouragerait l’innovation dans les petites entreprises et les start‑ups, qui jouent un rôle clé pour stimuler les gains de productivité et la croissance potentielle. Le soutien public à la recherche et au développement est important, mais il faut resserrer la coopération entre la recherche publique et le secteur privé et assurer une meilleure diffusion de l’innovation.

À cet égard, il serait utile d’améliorer les conditions permettant de mobiliser du capital-innovation, par exemple via le secteur du capital-risque, actuellement sous-dimensionné, ainsi que d’encourager les opérations de fusions-acquisitions.

« Le Japon était engagé dans un vaste programme de réforme structurelle lorsque la pandémie s’est déclarée. Ces réformes avaient déjà eu un impact positif, avec un développement du niveau d’activité des femmes et des travailleurs âgés, et elles ont contribué au redressement économique du pays après la pandémie » a déclaré le Secrétaire général de l’Ocde Mathias Cormann.

jecos

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