Un dépistage précoce permet de guérir du cancer du poumon

Plus de 80% des fumeurs ou ex-fumeurs opérés d’un cancer du poumon dépisté à un stade précoce étaient encore en vie 20 ans plus tard, rapporte une vaste étude internationale.

Plus de 80% des fumeurs ou ex-fumeurs opérés d’un cancer du poumon dépisté à un stade précoce étaient encore en vie 20 ans plus tard, rapporte une vaste étude internationale pilotée par des chercheurs américains à New York et publiée dans la revue Radiology. « Avec un tel recul, on peut parler de guérison car la tumeur initiale, encore locale, a pu être retirée à temps », confirme Sébastien Couraud, pneumologue et chef de service aux Hospices civils de Lyon.

Le cancer du poumon, première cause de décès par cancer dans le monde
Ce résultat montre qu’un dépistage sensible qui arrive à cibler les personnes les plus à risques pourrait faire chuter la mortalité due au cancer du poumon, première cause, et de loin, de décès par cancer en France et dans le monde. « C’est dû au fait que ce cancer est souvent pris à un stade tardif car il est indolore et occasionne peu de symptômes, précise le spécialiste, et les métastases disséminées dans le corps qui apparaissent à des stades plus avancés compliquent le traitement ».

Des études récentes ont montré qu’un scanner thoracique faible dose était très efficace pour déceler les tumeurs initiales du poumon et que son utilisation faisait chuter de 20% la mortalité due à ce cancer.

Ces résultats ont convaincu plusieurs pays tels que les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Pologne de lancer des programmes de dépistage qui ciblent les fumeurs ou ex-fumeurs de plus de 50 ans. « Le facteur de risque de loin le plus important pour ce type de cancer est non seulement la quantité de cigarettes fumées par an mais aussi et surtout la durée totale de cette consommation sur toute la vie », souligne Sébastien Couraud.

Un avis favorable à des expérimentations pilotes en région
En France, la HAS a donné en 2022 un avis favorable à des expérimentations pilotes en région. Organisées avec le soutien opérationnel et financier de l’INCa, elles débuteront en 2025 dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 instaurée par le gouvernement.

Le dépistage comportera un scanner faible dose des poumons tous les deux ans avec des images bientôt analysées par un programme d’intelligence artificielle. « Un questionnaire d’auto-évaluation des risques pour les personnes désirant intégrer ces études pilotes sera disponible et un accompagnement tabacologique proposé aux fumeurs pour arrêter de fumer », annonce aussi Sébastien Couraud.

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