Sahara marocain: Bruno Clément-Bollée plaide pour une reconnaissance française franche

Dans une interview exclusive accordée à Hespress, le général de corps d’armée français, Bruno Clément-Bollée, a abordé divers sujets cruciaux, mettant en avant la nécessité pour Paris de reconnaître la marocanité du Sahara pour restaurer les relations historiques avec Rabat.

Malgré la crise diplomatique en cours, le général Français a assuré que la coopération militaire entre le Maroc et la France continue, soulignant l’importance des investissements français dans les projets marocains en matière d’industrie de défense. En effet, Clément-Bollée a souligné que cette coopération devrait se poursuivre, bien que le climat actuel ne favorise pas le développement des activités.

Le général a également exprimé ses inquiétudes concernant l’escalade du front du polisario dans la région du Sahara marocain, soulignant les risques d’une guerre régionale préjudiciable à toutes les parties.

Il a, en ce sens, salué les progrès considérables des Forces Armées Royales (FAR), en accord avec la diplomatie de Rabat axée sur le développement du continent.

Interrogé sur l’impact du refroidissement diplomatique sur la coopération militaire, Clément-Bollée a estimé que les accords en place devraient se poursuivre, mais il a reconnu que le climat actuel ne favorise pas l’épanouissement de cette coopération. Il a, à cet égard, plaidé en faveur d’une restauration rapide des relations chaleureuses entre les deux nations.

Concernant la question de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par son pays, le général a estimé que cela serait dans l’intérêt de Paris, non seulement pour des raisons historiques, mais aussi pour renforcer les liens franco-marocains.

Abordant, par ailleurs, les attaques terroristes du polisario, Clément-Bollée a exprimé à la fois son regret et son inquiétude, soulignant les conséquences négatives pour la population locale et les risques de déstabilisation régionale. Il a dans ce sens appelé à la sagesse des dirigeants pour éviter une guerre régionale.

Sur la question de la coopération militaire avec l’Algérie, soutien du polisario, Clément-Bollée a mis en avant la nécessité pour Paris de ne pas s’immiscer dans le dialogue entre les deux pays, affirmant que toute prise de position serait contraire à la politique de neutralité que la France souhaite respecter.

En ce qui concerne l’amélioration des capacités de l’armée marocaine, le général a salué les progrès dans tous les domaines, notant que les Forces Armées Royales sont parmi les meilleures en Afrique.

Quant à l’ascension militaire du Maroc, Clément-Bollée a estimé que les Français, tout comme lui, se réjouiraient de voir un pays frère renforcer ses capacités.

Pour ce qui est de la présence militaire française au Sahel, le général a noté que la France réfléchit à sa relation avec le continent africain et que des changements sont envisagés. Il a dans ce sens souligné l’importance pour les pays africains de choisir leurs propres modes de gouvernance et de développement.

En conclusion, Clément-Bollée a suggéré que la France pourrait investir dans l’industrie de la défense marocaine, rappelant une initiative diplomatique récente du Maroc visant à apaiser la région du Sahel en proposant l’ouverture d’accès à l’océan Atlantique pour certains pays enclavés.

La France pourrait proposer une forme de coopération pour soutenir la stratégie marocaine dans la région, a-t-il dit, soulignant l’importance d’une initiative forte de la France pour regagner la confiance du Maroc.

hespress

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