Les autorités Nigériennes ont officialisé, le 5 janvier 2024, la décision de nationaliser l’exploitation de son eau potable. Une démarche dont la conséquence immédiate est l’arrêt du contrat établi entre le Niger et la société française Veolia à travers sa filiale locale, la Société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN). Les autorités militaires de la transition ont rompu le 31 décembre dernier le contrat d’affermage et pris le contrôle de ce patrimoine liquide précieux, après 20 ans d’exploitation et un bilan peu reluisant.
Vingt ans après, la SEEN, la société qui avait en charge l’exploitation des eaux du Niger, filiale du géant français de l’assainissement et de l’environnement quitte le Niger. Son contrat d’affermage avec l’État du Niger a été rompu. Les autorités militaires de la transition ont décidé de congédier la filiale de Veolia, qui exploitait les eaux du Niger et pris le contrôle et la gestion du patrimoine hydrique, en la nationalisant.
La SEEN devient ainsi la Nigérienne des Eaux avec une nouvelle feuille de route et un organigramme relifté.
Un départ presque peu honorable du français, aux robinets bizutés, après 20 ans de présence au Niger et dont le bilan tire vers le bas, malgré plusieurs tentatives de sortir la tête de l’eau. Cette décision de rupture du contrat survient dans un contexte très tendu où la présence française dans une partie de la région sahélienne est contestée.
Autant le coup est dur chez Véolia France, l’acte franchi par le gouvernement nigérien est applaudi par les millions de consommateurs nigériens.
La nationalisation du secteur de l’eau au Niger reste une exigence de premier plan. Tout laisse croire que les autorités sont déterminées à changer la donne. La rupture est actée et tout sauf un retour en arrière. Le Niger est engagé à prendre en charge le secteur de l’eau dans le pays en adoptant un projet de décret des statuts d’une toute nouvelle Société d’État chargée de l’exploitation de l’eau potable, dénommée « la Nigérienne des Eaux ».
VivAfrik