Alors que l’Afrique reste confrontée à des niveaux élevés de chômage des jeunes, le rapport souligne que le secteur devrait générer 550 000 opportunités d’emploi sur le continent d’ici la fin de la décennie en cours.
La taille du marché africain de la mobilité partagée, qui englobe notamment le covoiturage, la location de scooters et de vélos électriques et l’autopartage, devrait quasiment doubler d’ici 2030 pour atteindre 7,8 milliards de dollars à cet horizon contre 4,2 milliards en 2023, selon un rapport publié en novembre dernier par le cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman.
La forte croissance prévue du secteur sur le continent sera essentiellement tirée par une urbanisation rapide et une classe moyenne en plein essor. L’Afrique devrait abriter cinq des 41 mégapoles (villes de plus de 10 millions d’habitants) du monde d’ici 2030.
Naturellement, la forte croissance projetée du marché africain de la mobilité partagée aura d’importants impacts économiques.
Le nombre d’emplois générés par le secteur à l’échelle continentale devrait augmenter de 113% d’ici la fin de la décennie en cours, ce qui représente 550 000 opportunités d’emploi supplémentaires.
La majorité de ces opportunités de revenus se situent dans le domaine du covoiturage, où les chauffeurs africains gagnent souvent bien plus que les salaires des emplois comparables en Afrique (jusqu’à +130 % en Afrique du Sud et au Nigeria).
550 000 opportunités d’emploi supplémentaires pour l’Afrique et plus de 5 millions pour l’Asie.
Bien qu’il reconnaisse qu’il y a encore du travail à faire en ce qui concerne le manque d’avantages sociaux pour les chauffeurs africains sur de nombreux marchés, le rapport souligne qu’en plus de niveaux de revenus plus élevés, ces conducteurs sont très satisfaits du travail qu’ils font. 76 % des chauffeurs sud-africains et 73 % des conducteurs nigérians déclarent aimer conduire des véhicules de covoiturage, principalement en raison de la flexibilité et de l’autonomie qu’ils offrent.
Réduire les coûts de la pollution de l’air et des embouteillages
Les services de mobilité partagée ont également des impacts positifs sur les déplacements domicile-travail ainsi que sur les secteurs du tourisme et des loisirs. Ils fournissent aussi des transports abordables et accessibles dans les pays africains, où la possession d’une voiture reste inaccessible à de nombreuses personnes, tout en réduisant les coûts économiques de la pollution de l’air et des embouteillages. La capitale économique nigériane Lagos connaît par exemple l’un des pires niveaux de congestion routière au monde, ses habitants passant en moyenne 30 heures par semaine dans les bouchons.
En 2023, les pertes économiques liées à la pollution de l’air ont été, quant à elles, estimées à 90 millions de dollars à Johannesburg et à 72 millions de dollars à Nairobi.
La mobilité partagée a d’autre part le potentiel de contribuer à l’amélioration des infrastructures de transport dans les villes africaines. Environ 33 % seulement de la population totale de l’Afrique subsaharienne a actuellement accès aux transports publics contre plus de 75% en Europe et aux États-Unis.
Le cabinet Oliver Wyman indique par ailleurs que la taille du marché mondial de la mobilité partagée devrait passer de 258 milliards de dollars en 2023 à 401 milliards de dollars en 2030.
Cela signifie que le secteur représentera 7 % du total des déplacements urbains à cet horizon contre environ 3% actuellement et emploiera 16 millions de personnes contre 9 millions en 2023. Le segment de la micromobilité, qui est associé à des engins de transport de petite taille, pliables ou facilement transportables comme trottinettes électriques, les monoroues ou encore les vélos électriques pliants, devrait enregistrer la plus forte croissance. La taille de ce nouveau segment du marché devrait plus que doubler d’ici la fin de la décennie pour atteindre 22,6 milliards de dollars.
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