Naufrage dans la Manche : deux adolescents syriens parmi les cinq victimes

« L’une des victimes décédées est un mineur de 14 ans, de nationalité syrienne ».

Le parquet de Lille a levé le voile, mardi 16 janvier, sur l’identité d’un des migrants morts dans le dernier naufrage au dans la Manche. La Voix du Nord affirme qu’il s’appelait Abadeh. Le média local évoque également un autre adolescent parmi les victimes : un garçon de 16 ans, également syrien, prénommé Mohamed.

Deux autres victimes, Ayham et Aysar, sont respectivement âgés de 24 et 26 ans, indique encore La Voix du Nord. La cinquième personne décédée n’a pas encore été identifiée. 

Des pages Facebook syriennes donnent les noms et les photos des personnes décédées.

« Certains de mes amis qui sont morts, dont mon cousin, ne savaient pas nager.

Moi, je suis parvenu à rejoindre le rivage », explique à La Voix du Nord Faris, un jeune Syrien d’une vingtaine d’années, présent dans l’embarcation qui a chaviré.

Selon des bénévoles, les victimes, originaires de Deraa (sud de la Syrie) vivaient sous un pont de Calais, en attendant de traverser la Manche.

Outre les informations des médias, la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille, qui est chargée de l’enquête, n’a pas communiqué. Mais le parquet de Boulogne-sur-Mer, responsable dans un premier temps des investigations, avait confirmé dimanche qu’il s’agissait de jeunes hommes d’origine syrienne.

Une sixième personne toujours hospitalisée

Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, cinq exilés ont péri noyés dans la Manche, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale pour traverser la Manche vers l’Angleterre. Une sixième personne, récupérée en arrêt cardiaque, est toujours hospitalisée.

Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, « le bateau a été mis à l’eau à distance du rivage.

Douze à quinze personnes étaient à bord, d’autres s’apprêtaient à monter » quand il « a basculé » à cause de « la houle et de la marée montante ». « C’est à ce moment-là que le drame s’est déroulé », aux alentours de 1h45, a-t-il expliqué à l’AFP. Les exilés ont eu du mal à monter dans l’embarcation en raison des vagues et de l’obscurité.

 

Un Soudanais de 29 ans a raconté aux journalistes de la Voix du Nord qu’à « peine quelques mètres dans la mer, l’eau nous arrivait à la poitrine.

Des personnes parvenaient à attraper le bateau et à grimper dedans. D’autres non ». Le jeune homme a aussi expliqué que « les vagues nous ramenaient vers la plage. J’ai vu des gens disparaitre en sautant du bateau. C’était quasi impossible de partir ».

Les tentatives de traversées clandestines se sont multipliées durant le weekend, malgré une eau à neuf degrés. Au cours de la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche, « 182 personnes ont été secourues au large par des moyens français » selon la Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar).

Les migrants ont profité d’une accalmie pour tenter la traversée.

« Nous avons eu 26 jours consécutifs de mauvais temps. Là, les personnes ont profité de conditions un peu meilleures pour partir. Mais on voit bien que la situation n’était pas plus favorable », signalait Mathilde Potel, commissaire à la direction zonale de la police aux frontières du Nord, interrogée par la Voix du Nord.

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