La Russie assure avoir frappé des « mercenaires français » en Ukraine

La Russie revendique ce mercredi 17 janvier une frappe menée la veille au soir sur un bâtiment abritant des « mercenaires français » à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine. Les frappes ont fait 60 morts et au moins 20 blessés selon les Russes. A Davos, en Suisse, le ministre des Affaires étrangères ukrainien affirme vouloir en 2024 « chasser la Russie du ciel ».

Biden essaie d’arracher des fonds pour l’Ukraine à un Congrès en partie réticent

Joe Biden, jusqu’ici resté à l’écart des difficiles négociations au Congrès sur l’aide à l’Ukraine, a fait venir aujourd’hui à la Maison Blanche les hauts responsables du parlement pour leur faire part du besoin « désespéré » de nouvelle assistance américaine.

Le président américain avait demandé, il y a plusieurs semaines déjà, 61 milliards de dollars pour continuer l’assistance militaire à l’Ukraine, mais les élus de l’opposition républicaine refusent de voter une enveloppe supplémentaire sans concessions sur l’immigration.

La réunion « doit être l’occasion pour le président (…) de s’assurer que les membres du Congrès comprennent pleinement le besoin désespéré, urgent, d’une poursuite des livraisons d’armes et d’équipements à l’Ukraine », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

Il a rappelé que la dernière aide américaine avait été annoncée le 27 décembre, « il n’y en a pas eu d’autre depuis et il n’y en aura pas d’autre tant que nous n’aurons pas de financement », a-t-il ajouté. Le porte-parole a souligné que les Ukrainiens avaient particulièrement besoin, en ce moment, de moyens pour se défendre contre les drones et les missiles russes.

Il a averti que les autres pays occidentaux qui soutiennent l’Ukraine « vont regarder ce que nous faisons » et qu’ils pourraient « s’inspirer » de la décision américaine, en décidant eux aussi d’interrompre leur assistance si les États-Unis mettaient fin pour de bon à la leur.

Le président américain a convié le patron du Sénat, à majorité démocrate, Chuck Schumer, et celui de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, Mike Johnson, ainsi que d’autres chefs de groupes et présidents de commissions, un groupe de 18 parlementaires au total. La rencontre est fermée à la presse.

Enquête sur la mise sous écoute de journalistes en Ukraine

Les autorités ukrainiennes déclarent commencer une enquête sur la « mise sur écoute et la captation vidéo illégales » de journalistes d’un média d’investigation, après la publication sur internet d’images censées montrer certains de ses employés consommant de la drogue lors d’une soirée. La veille, des enregistrements sonores de conversations et des vidéos avaient été publiées sur YouTube.

Ils étaient présentés comme montrant des employés du média Bihus Info en train d’évoquer l’achat de drogues, puis d’en consommer lors d’une fête du Nouvel an.

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) indiquent « enquêter sur les circonstances de la mise sur écoute et la captation vidéo illégales de représentants » de Bihus Info. « Le travail transparent et sans entrave des médias indépendants et professionnels est une condition importante pour le développement de l’Ukraine en tant qu’Etat démocratique », ont-ils ajouté dans un communiqué.

Hier, Bihus Info avait affirmé que son équipe avait été « mise sous écoute pendant au moins plusieurs mois », notamment sur ses téléphones portables.

Il accusait aussi des « personnes dont l’identité n’est pas connue » de s’être introduites dans le lieu où la soirée de Nouvel an était organisée afin de placer des « caméras de vidéosurveillance ».

Le média, connu en Ukraine pour ses enquêtes, disait vouloir découvrir qui était à l’origine de cette « attaque » et envisager de déposer plainte.

Bihus Info avait par ailleurs reconnu que certains de ses cameramen avaient consommé des « substances illégales », et annoncé des « tests de dépistage de drogues » pour tous ses salariés.

Le gouvernement suisse se dit victime de hackers prorusses après la visite de Zelensky

Le gouvernement suisse a annoncé que plusieurs de ses sites web ont été victimes aujourd’hui du collectif de hackers prorusse NoName qui a invoqué la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky au Forum économique mondial à Davos.

« L’attaque a été revendiquée par le groupe NoName, qui avait déjà pris pour cible l’administration fédérale en juin 2023. Ce groupe présumé prorusse a invoqué comme motif la participation du président ukrainien » au Forum économique mondial, « qui se tient actuellement à Davos« , a indiqué l’Office fédéral de la cybersécurité dans un communiqué.

Munitions pour l’Ukraine : France et Europe « pas à la hauteur des attentes »

La France et les pays européens ne sont « pas à la hauteur » des attentes de l’Ukraine qui a un besoin urgent de munitions, déplorent des sénateurs en exhortant les alliés de Kiev à « changer d’échelle » et augmenter leur production.

« La production nationale et européenne est extrêmement faible, l’économie mise en place n’est pas à la hauteur des attentes » ukrainiennes, a insisté Cédric Perrin, président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, qui s’est rendu avec une délégation à Varsovie et Kiev entre les 19 et 21 décembre.

Les Ukrainiens tirent entre 5.000 et 8.000 fois quotidiennement, contre entre 10 et 15.000 côté russe, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse, en rappelant que la France produisait 20.000 obus de 155 mm par an, « soit l’équivalent de trois ou quatre jours de combats en Ukraine… »

Et sur l’objectif d’un million de munitions promis d’ici au printemps 2024 par l’Union européenne, seuls 300.000 obus ont été livrés, a rappelé le sénateur Perrin (LR, droite). « C’est maintenant qu’il faut agir, c’est maintenant que l’Ukraine a besoin de notre aide », a-t-il lancé. « Aujourd’hui, le compte n’y est pas », même si, a-t-il souligné, l’aide française, dont les canons Caesar et les missiles de longue portée Scalp, est « appréciée » à Kiev.

Canon Caesar monté sur un camion

Le sénateur a qualifié de « bonne nouvelle » l’annonce hier soir par le président français Emmanuel Macron de la livraison de 40 nouveaux Scalp et « de centaines de bombes », tout en mettant en garde : « les annonces doivent être concrètes et mises en oeuvre. Quant aux centaines de bombes, si on parle d’obus de 155 mm, il en vole environ 25.000 par jour sur l’Ukraine, donc ça ne veut rien dire ». « Il faut changer d’échelle maintenant sur les munitions », a-t-il répété.

« La situation est critique pour les Ukrainiens en ce moment », a alerté de son côté le sénateur socialiste Jean-Marc Vayssouze-Faure, en évoquant notamment l’aspect crucial du nombre d’hommes.

Dans leur rapport, les sénateurs, s’appuyant sur des sources ukrainiennes, estiment que 30.000 nouveaux soldats russes arrivent chaque mois sur le front.

« Côté ukrainien, les combattants sont les mêmes que ceux arrivés sur le front il y a deux ans » lors de l’invasion russe, a-t-il souligné.

Le rapport sénatorial, intitulé « pourquoi l’avenir de l’Europe se joue en Ukraine », recommande notamment de remettre les enjeux du conflit au coeur du débat public, de multiplier les chaînes de production de munitions pour pouvoir produire « plusieurs centaines de milliers d’obus par an », et de développer la présence des entreprises françaises en Ukraine pour préparer la reconstruction.

La Russie assure avoir visé un bâtiment abritant des « mercenaires français » en Ukraine

La Russie affirme avoir visé hier soir un bâtiment où étaient notamment déployés des « mercenaires français » à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, située dans le nord-est du pays.

« Dans la soirée du 16 janvier, les forces armées russes ont effectué une frappe de précision sur un point de déploiement temporaire de combattants étrangers à Kharkiv, dont le noyau était constitué de mercenaires français », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

Selon Moscou, la « frappe a complètement détruit le bâtiment où étaient stationnés les mercenaires » et fait plus de 60 morts et 20 blessés.
Ces affirmations sont invérifiables de source indépendante dans l’immédiat.

L’Ukraine a de son côté rapporté hier soir une frappe russe à l’aide de deux missiles S-300 sur Kharkiv qui a blessé au moins 17 personnes, dont deux femmes qui sont dans un état grave, et endommagé des immeubles résidentiels.

La Russie bombarde régulièrement la région de Kharkiv, où les autorités ukrainiennes ont annoncé mardi l’évacuation de 26 villages en raison de la menace d’un assaut des forces de Moscou dans la zone.

La revendication de cette frappe par Moscou intervient après l’annonce par Emmanuel Macron mardi que la France allait livrer à Kiev 40 missiles à longue portée Scalp supplémentaires et « des centaines de bombes ». Il a aussi indiqué que la France était « en train de finaliser un accord » de sécurité avec Kiev du type de celui conclu vendredi entre le Royaume-Uni et l’Ukraine sur dix ans, qu’il annoncera lors de sa visite sur place en février.

L’Ukraine vise la maîtrise des airs affirme Dmytro Kuleba

« En 2024, la priorité est de chasser la Russie du ciel car celui qui contrôle le ciel déterminera quand et comment la guerre va se finir », a dit au Forum économique de Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

« On les a vaincus en 2022 sur terre, on les a vaincus en 2023 en mer et nous nous concentrons pour les vaincre dans les airs en 2024 », a-t-il lancé.

La Russie a attaqué en février 2022 l’Ukraine, mais elle a échoué à prendre Kiev puis a été chassée du Nord, du Nord-Est et d’une partie du Sud du pays. En 2023, avec des attaques de drones maritimes et de missiles, les forces ukrainiennes ont pu lever le blocus de certains de ses ports de la mer Noire et reprendre en partie les exportations, notamment de céréales.

Pour gagner la maîtrise des airs, Kouleba a répété que son pays allait avoir besoin que l’Occident lui fournisse des avions (des F-16 doivent être livrés cette année) ainsi que des missiles de longue portée, des projectiles qu’Américains et Européens n’ont fourni qu’en petit nombre notamment par peur de provoquer une escalade du conflit avec la Russie.

« Cela va nécessiter de fournir à l’Ukraine des avions (…) des missiles de longue-portée et des drones, dont l’Ukraine a significativement augmenté sa production », a réclamé Dmytro Kouleba

Quelles conséquences peut avoir le retard de l’aide à l’Ukraine ?

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui aussi à Davos, martèle que tout retard dans l’aide à son pays met en danger « la sécurité du continent européen« . Faute d’aide, « nous manquerons cruellement d’artillerie, nous aurons un très grand déficit de missiles de défense antiaérienne. Cela signifie que nous ne serons pas en mesure de repousser les attaques« , poursuit-il, brandissant le spectre d’une future « guerre entre l’Otan et la Russie« .

Un cessez-le-feu est-il possible en Ukraine ?

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a émis des doutes sur la possibilité d’aboutir à un cessez-le-feu en Ukraine, soulignant que la Russie n’avait montré aucune volonté de « négocier avec bonne foi« , près de deux ans après le début de l’invasion. « Nous ne le voyons pas« , a déclaré Antony Blinken au Forum économique mondial à Davos concernant la possibilité d’un cessez-le-feu.

« Nous y sommes toujours ouverts et attentifs, car le peuple ukrainien le souhaite plus que n’importe qui d’autre« , a-t-il ajouté.

« Mais il faut que la Russie ait la volonté de s’engager, de négocier avec bonne foi, sur la base des principes fondamentaux qui ont été remis en cause par son agression –l’intégrité territoriale, la souveraineté, l’indépendance« , a souligné le chef de la diplomatie américaine.

Le chef de la diplomatie russe se rendra à l’ONU à New York la semaine prochaine

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, se rendra du 22 au 24 janvier à New York pour participer aux débats du Conseil de sécurité de l’ONU sur les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine, annonce aujourd’hui son ministère.

Sergueï Lavrov « doit participer au débat trimestriel au Conseil de sécurité de l’ONU », a annoncé sa porte-parole, Maria Zakharova, avant de dire à l’agence de presse d’État Tass que le ministre se rendra bien à New York pour l’occasion

L’objectif de l’Ukraine en 2024 est de « chasser » la Russie de son ciel

L’Ukraine indique que son objectif en 2024 est la maîtrise des airs dans la guerre que lui mène la Russie, tout en prévenant que vaincre Moscou prendra « du temps » et nécessite l’aide des Occidentaux.

« En 2024, la priorité est de chasser la Russie du ciel car celui qui contrôle le ciel déterminera quand et comment la guerre va se finir« , dit au Forum économique de Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

19 des 20 drones d’attaque russes lancés dans la nuit abattus par l’Ukraine

L’Ukraine a dit ce matin avoir abattu dans la nuit 19 des 20 drones d’attaque lancés dans la nuit par la Russie notamment contre Odessa, grand port du sud où trois personnes ont été blessées. Dans la soirée de mardi, les autorités ukrainiennes avaient déjà fait état de 17 blessés à Kharkiv, grande ville du nord-est, après une double attaque de missiles S-300 qui a aussi endommagé une vingtaine d’immeubles, selon le ministre de l’Intérieur, Igor Klymenko. 

Selon la même source, à Odessa, « trois personnes ont été blessés dans une attaque de drones« . Au total, « dans la nuit du 17 janvier 2024, l’ennemi a frappé avec 20 drones d’attaque de type Shahed-136/131« , indique l’armée de l’air ukrainienne, précisant en avoir détruit 19 en vol sans pour autant dire où, et sans indiquer ce qu’il est advenu du 20e engin. 

Des bureaux de vote aux États-Unis pour la présidentielle russe

La Russie va ouvrir pour son élection présidentielle en mars des bureaux de vote aux États-Unis dans trois de ses postes diplomatiques ou consulaires, annonce son ambassadeur à Washington. Cette annonce intervient au moment où les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis la guerre froide, en raison du conflit en Ukraine.

La Russie, visée par une série de sanctions occidentales et qui a envoyé ses soldats à l’assaut de l’Ukraine en 2022, n’a pas encore décidé si des bureaux de vote seraient installés dans les pays européens jugés « inamicaux« .

Le scrutin est prévu le 17 mars. Le président Vladimir Poutine, à la tête de la Russie depuis 2000, a annoncé son intention de se présenter pour un cinquième mandat. Il devrait ainsi pouvoir rester au Kremlin au moins jusqu’en 2030, l’année de ses 78 ans. Sa réélection fait peu de doute dans un pays où toute opposition réelle a été laminée.

Macron assure l’Ukraine de son soutien

Le président Emmanuel Macron, en quête de souffle pour son second mandat, a assuré à l’extérieur l’Ukraine de son soutien, via notamment de nouvelles livraisons de missiles. « Le plus grand risque à mes yeux est la guerre d’agression russe en Ukraine. Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner car alors la sécurité même de l’Europe et de tout le voisinage russe serait remise en cause« , a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse ayant duré plus de deux heures.

« C’est le principal sujet à mes yeux de mobilisation« , a-t-il poursuivi, annonçant qu’il irait lui-même « en février en Ukraine », et que la France allait procéder « à des livraisons nouvelles: une quarantaine de missiles (longue portée) Scalp et plusieurs centaines de bombes » pour Kiev.

Presque deux ans après l’invasion russe, alors que la ligne de front est globalement immobile en Ukraine depuis plusieurs mois et que le risque de lassitude grandit en Occident, Emmanuel Macron s’est également prononcé sur l’autre grand conflit du moment. Il a mis en garde Israël contre la poursuite de raids insuffisamment ciblés à Gaza.

Une frappe russe fait 17 blessés à Kharkiv

Au moins 17 personnes ont été blessées hier soir dans une frappe russe ayant visé Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, située dans le nord-est près de la frontière avec la Russie, a annoncé le gouverneur régional. Parmi les blessés, « deux femmes sont dans un état grave« , a précisé Oleg Sinegoubov sur Telegram.

Selon cette source, les forces russes ont frappé le centre de Kharkiv avec deux missiles sol-air S-300 et endommagé des immeubles résidentiels. La Russie bombarde régulièrement la région de Kharkiv, où les autorités ukrainiennes ont annoncé mardi l’évacuation de 26 villages en raison de la menace d’un assaut des forces de Moscou dans la zone.

tv5monde

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