Alors que les étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie entament leur deuxième mois de boycott des cours et des stages, les ministères de l’Enseignement Supérieur, et de la Santé exhortent ces derniers à reprendre leurs formations, passer leurs examens, tout en rappelant l’importance de la réforme en cours.
Les étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie persistent dans leur grève qui entre maintenant dans son deuxième mois, exprimant leur mécontentement face à une réforme qu’ils estiment « mal planifiée ». Au cours de ces 30 derniers jours, ils ont boycotté tous les examens du premier semestre ainsi que les stages dans les différents Centres hospitaliers universitaires.
Les futurs médecins et pharmaciens demeurent fermes dans leur décision de maintenir la grève.
A travers ce mouvement de protestation, les étudiants cherchent à obtenir du ministère de l’Enseignement supérieur des solutions « concrètes et réalistes » pour résoudre les problèmes découlant de la réduction de la durée d’études de 7 à 6 ans.
De leur côté, le ministère de l’Enseignement Supérieur et le ministère de la Santé ont diffusé, ce jeudi, un communiqué conjoint mettant en avant qu’en application de l’accord-cadre visant à accroître le nombre de professionnels de la santé, signé le 25 juillet 2022, le département d’Abdellatif Miraoui a entrepris une mise à jour des directives pédagogiques du diplôme de docteur en médecine.
Cette initiative, issue des conclusions du rapport sur le modèle de développement et des travaux du comité mixte dédié à la réforme de la formation médicale, poursuit la même source, a été réalisée en concertation avec les doyens des facultés de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire, ainsi que tous les intervenants du secteur.
« La durée d’études pour l’obtention du diplôme de docteur en médecine a ainsi été réduite de 7 à 6 ans, sans altérer la position juridique et scientifique de ce diplôme« , indique le communiqué.
Le document conjoint précise notamment que dans le cadre de l’implication de toutes les parties prenantes dans l’élaboration d’une vision globale pour améliorer la formation médicale, le ministère a organisé plusieurs réunions les 5, 12, 16, 17 et 20 décembre 2023 avec des représentants des étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire. L’objectif était de fournir des explications détaillées sur la réforme de la formation médicale d’une part, et d’examiner les demandes des étudiants et de travailler à y répondre d’autre part.
« Ces rencontres ont été suivies par des représentants des ministères de l’Enseignement supérieur, ainsi que par les doyens des facultés de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire, ainsi que des représentants des étudiants« , assurent les deux ministères.
Selon la même source, les deux départements ministériels ont déployé des efforts considérables pour améliorer la formation médicale, répondant à plus de 95 % des demandes formulées par les étudiants. Les représentants des ministères ont exprimé leur engagement continu à répondre aux autres demandes dans la mesure des possibilités légales, financières et logistiques.
Actuellement, les ministères de l’Enseignement supérieur, ainsi que de la Santé, finalisent l’annonce de la formation dans le troisième cycle des études médicales dans sa nouvelle formulation. Ils travaillent à l’unification des statuts légaux des médecins résidents, tout en veillant à préserver les acquis et à réviser la période d’engagement en la réduisant. Cette démarche implique activement les enseignants-chercheurs et les étudiants, précise-t-on.
Dans le cadre de la réforme nationale de la formation en santé, le gouvernement a mobilisé d’importantes ressources financières et humaines pour atteindre plusieurs objectifs stratégiques, affirme le communiqué.
Il rappelle ainsi la première mesure visant à renforcer le cadre pédagogique en augmentant le nombre de professeurs-chercheurs au sein des facultés de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire des universités publiques. Un investissement significatif de plus de 1.900 postes financiers est prévu sur la période de 2022 à 2026.
Une seconde orientation consiste à moderniser les méthodes d’acquisition des compétences.
Cela implique l’intégration de l’apprentissage par simulation pour améliorer les compétences pratiques, accompagnée du développement de ressources numériques favorisant une compréhension approfondie des concepts médicaux.
Parallèlement, le gouvernement prévoit de compléter l’équipement des facultés de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire en allouant un budget substantiel dépassant 1,7 milliard de dirhams pour la période de 2022 à 2026.
Enfin, une attention particulière est portée à l’activation de la Commission Hospitalo Universitaire conjointe.
Pour conclure, les deux ministères encouragent vivement les étudiants à reconnaître l’importance de ce chantier national, les opportunités qui y sont associées, et l’impératif de maintenir un niveau d’excellence pour les diplômés des facultés de médecine, de pharmacie et de chirurgie dentaire, tant sur le plan national qu’international.
Ils incitent les étudiants ayant interrompu leurs études à reprendre leur formation et à passer leurs examens afin de conclure l’année universitaire dans des conditions optimales. Il est également souligné que le dialogue reste ouvert, favorisant une interaction positive avec les propositions visant à améliorer la formation médicale et les conditions de suivi des études.
hespress