Battus par Félix Tshisekedi à la présidentielle du 20 décembre, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Floribert Anzuluni appellent leurs compatriotes à manifester leur mécontentement, samedi 20 janvier, jour de l’investiture du chef de l’État.
Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Floribert Anzuluni n’ont pas appelé à des rassemblements ou à des marches, mais ont demandé « à chacun, là où il est, de manifester son mécontentement, de se lever et de dire non ».
Une manifestation avait été envisagée dès le 27 décembre à Kinshasa, mais les autorités l’avaient interdite et la police l’avait étouffée dans l’œuf.
« Nous avons suspendu les actions de masse […]. Nous ne pouvons pas envoyer les gens à l’abattoir », a commenté Martin Fayulu, qui a été crédité d’environ 5 % des voix à la présidentielle de décembre. Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga, a obtenu 18 % des suffrages.
Floribert Anzuluni, comme une vingtaine d’autres candidats, n’a pas atteint 1 %, alors que Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019 et candidat à un second mandat, a dépassé les 73 %, lors d’un scrutin à un seul tour. Son investiture est prévue samedi 20 janvier dans le plus grand stade de Kinshasa.
« C’est une farce, nous sommes la risée du monde »
Lors d’une conférence de presse virtuelle, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Floribert Anzuluni ont réitéré jeudi leur appel à l’annulation des élections, entachées selon eux de fraudes généralisées. « Tous les Congolais ont compris que c’est une farce, nous sommes devenus la risée du monde », a insisté Martin Fayulu.
La présidentielle a eu lieu en même temps que les élections législatives, provinciales et locales – un quadruple scrutin qui a démarré comme prévu le 20 décembre, mais qui, face à de nombreux problèmes logistiques, s’est étalé sur plusieurs jours.
« Une catastrophe électorale »
Les résultats de la présidentielle ont été annoncés le 31 décembre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et confirmés le 9 janvier par la Cour constitutionnelle. Les résultats provisoires des législatives ont été publiés le 14 janvier par la Ceni et suscitent eux aussi de nombreuses protestations, jusque dans le camp présidentiel.
Le 24 décembre, dans sa messe de Noël, l’archevêque catholique de Kinshasa avait qualifié les élections de « gigantesque désordre organisé ».
Dans un communiqué diffusé ce jeudi, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) parlent quant à eux d’une « catastrophe électorale ». Tout en demandant à la justice « d’invalider les fraudeurs », ils appellent le peuple « au dialogue, au calme, à la paix et à l’apaisement des esprits ».
AFP