Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) s’est dit mardi opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution, promesse d’Emmanuel Macron qui sera débattue à l’Assemblée mercredi avant d’être examinée ensuite par le Sénat.
« L’IVG n’est pas menacée dans notre pays. S’il était menacé, croyez-moi, je me battrais pour qu’il soit maintenu. Mais je pense que la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux », a argumenté le président du Sénat sur Franceinfo.
Avant une adoption par le Congrès, réunissant députés et sénateurs, un projet de révision constitutionnelle doit d’abord être voté dans les mêmes termes par l’Assemblée nationale et le Sénat.
« Par tradition, je ne vote pas, mais je vous donne un avis très personnel. En conscience, je pense que la Constitution, ce n’est pas ce catalogue-là », a-t-il répété.
En cas d’adoption probable dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale mercredi, le texte irait ensuite au Sénat avant une éventuelle adoption par le Congrès début mars par une majorité des trois-cinquièmes.
Sur fond d’inquiétude sur les remises en cause de l’interruption volontaire de la grossesse (IVG) dans le monde, et notamment aux États-Unis, le texte du gouvernement prévoit d’inscrire dans la Constitution le fait que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours » à l’avortement.
Il tente de trouver une voie médiane entre l’Assemblée nationale, qui avait voté fin 2022 un texte LFI pour garantir l' »accès au droit à l’IVG », et le Sénat, qui avait avalisé en février une version évoquant la « liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse ». Il rajoute donc la notion de liberté « garantie ».
« Nous faisons un compromis sur la formulation, j’espère que cela mènera à un vote favorable au Sénat », a réagi mardi matin la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, auprès de la presse à l’Assemblée.
« C’est la liberté ultime de chacun et chacune de pouvoir disposer de son corps, cela a toute sa place dans notre Constitution », a-t-elle ajouté.
« La première préoccupation qui est la mienne, c’est les conditions dans lesquelles on pratique l’interruption volontaire de grossesse », a plaidé M. Larcher, rappelant « qu’on a fermé en plus de dix ans 130 centres qui se consacraient à l’IVG ».
AFP