2024 pourrait bien battre le record de chaleur établi l’année dernière, a mis en garde l’ONU vendredi 12 janvier 2024, appelant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour combattre le changement climatique.
Les scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) ont même fait un calcul de probabilité : il y a une chance sur trois que 2024 soit plus chaude que 2023, et 99 % de chances que 2024 se classe parmi les cinq années les plus chaudes de l’Histoire.
Celeste Saulo, qui vient de prendre son poste à la tête de l’OMM, a prévenu qu’El Nino, apparu mi-2023, risquait de faire encore grimper le mercure en 2024.
Et selon Gavin Schmidt, climatologue à la Nasa, les chances que 2024 battent 2023 sont même de « 50 % ». Et même si 2024 ne marque pas un nouveau record, elle « sera assez proche de 2023 », a-t-il estimé auprès de l’Agence France Presse.
2023 a été « de loin » l’année la plus chaude
Le rapport annuel de l’OMM sur les températures dans le monde, qui compile plusieurs bases de données reconnues, le confirme, 2023 a été « de loin » l’année la plus chaude jamais enregistrée.
La température mondiale moyenne annuelle en 2023 était de 1,45 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900).
Le chiffre de l’OMM fait en effet la moyenne avec les estimations légèrement plus basses de la Nasa et de NOAA notamment, qui utilisent différentes méthodologies.
Régionalement, les fortes chaleurs ont notamment touché l’Arctique, a expliqué lors d’une conférence de presse Russell Vose, scientifique chez NOAA. « L’Amérique du Nord et du Sud, ainsi que l’Afrique, ont chacun expérimenté leur année la plus chaude enregistrée. Pour l’Europe et l’Asie, c’était la deuxième. »
Pour Celeste Saulo, le changement climatique est « le plus grand défi auquel l’humanité soit confrontée. »
Un rapport de l’OMM publié en novembre a révélé que les concentrations des trois principaux gaz qui piègent la chaleur dans l’atmosphère (le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote) avaient continué d’augmenter en 2023 après les niveaux records de 2022.
« Le changement climatique s’intensifie – et cela est sans équivoque dû aux activités humaines », a déclaré Celeste Saulo, soulignant l’urgence de la situation : « Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre plus longtemps. Nous agissons déjà, mais nous devons faire davantage et nous devons le faire rapidement. » « Nous devons réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et accélérer la transition vers les sources d’énergie renouvelables », insiste-t-elle en écho à de nombreux scientifiques.
« Avenir catastrophique »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé les actions de l’humanité qui « brûlent la Terre. » « 2023 n’est qu’un simple aperçu de l’avenir catastrophique qui nous attend si nous n’agissons pas maintenant », a-t-il prévenu.
L’OMM a souligné que depuis les années 1980, chaque décennie avait été plus chaude que la précédente et que les neuf années les plus chaudes jamais enregistrées l’avaient toutes été entre 2015 et 2023.
L’OMM compile les jeux de données de six sources à la réputation solide et sa publication fait autorité.
Selon l’organisation, la température moyenne sur 10 ans, de 2014 à 2023, était de 1,20 °C supérieure à la moyenne préindustrielle.
Même si la température moyenne de la surface de la Terre dépasse la barre des 1,5 °C en 2024, cela ne signifie pas que le monde a échoué à atteindre l’objectif de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique en dessous de ce seuil.
Cela ne se produirait qu’après plusieurs années successives au-dessus de ce niveau de référence.
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