Quelle baisse d’impôt pour les classes moyennes en 2025 ?

Emmanuel Macron a confirmé mardi soir, lors de sa conférence de presse en direct de l’Elysée, sa promesse d’une baisse d’impôt de 2 milliards d’euros pour les classes moyennes en annonçant qu’elle interviendra en 2025. Le président de la République n’a pas précisé sous quelle forme ce montant sera réparti, renvoyant au nouveau gouvernement le soin de détailler plus tard la mesure.

La notion de classe moyenne
La première interrogation concerne bien sûr la définition exacte de la classe moyenne, présentée par Emmanuel Macron comme les Français « qui gagnent déjà trop pour être aidés et pas assez pour bien vivre ». Cette notion de classe moyenne, censée regrouper une large part de la population située au centre de l’échelle sociale, reste cependant difficile à définir de façon précise.

L’Insee répartit par exemple les individus selon leur niveau de vie en les classant par décile.

En 2021, les 10% de personnes les plus modestes (premier décile) avaient ainsi un niveau de vie inférieur à 11.660 € annuels alors qu’à l’opposé, ce niveau de vie approchait 42.000 € pour les 10 % les plus aisées (9ème décile).

Niveau de vie
Le niveau de vie correspond à la somme des salaires ou pensions mais intègre aussi les aides et les revenus du patrimoine. Ce niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage pondéré par la situation familiale, il est le même pour tous les individus d’un même ménage.

On peut considérer que les Français situés entre le quatrième et le huitième décile appartiennent à la classe moyenne, soit un niveau de vie annuel compris entre 20.790 € et 33.440 €. Cela correspond à 1.732 € à 2.787 € par mois sur la base des derniers chiffres connus en 2021, sachant que le niveau de vie médian était estimé par l’Insee à 23.160 €, soit 1.930 € par mois.

Pour l’Observatoire des inégalités, les classes moyennes se situent entre les 30% les plus pauvres et les 20% de « classes aisées ».

Selon cette classification de l’association, les personnes seules sont considérées comme appartenant aux classes moyennes lorsque leur revenu disponible est compris entre environ 1.500 € et 2.700 € par mois. Pour les couples sans enfant, cette fourchette s’étend de 2.200 € à 4.000 € et pour les couples avec 1 enfant d’environ 2.700 € à 4.850 €.

Un ciblage supplémentaire à réaliser
Tout ça pour dire que ces fourchettes semblent bien larges face à 2 milliards d’euros à répartir. Rien que l’indexation des tranches d’imposition sur l’inflation (+5,3%) avaient coûté en 2022 plus de 6 milliards d’euros aux finances publiques, répartis parmi tous les contribuables mais avec une progressivité au bénéfice des revenus les plus modestes.

2 milliards d’euros, c’est à peine plus de 2% de ce qu’a rapporté au total l’impôt sur le revenu en 2023 (environ 87 milliards de recettes nettes).

Environ 20 millions de ménages se situent dans la première tranche d’imposition à 11% de l’impôt sur le revenu (pour des revenus annuels 2023 de 11.294 € à 28.797 € après déduction forfaitaire de 10%). Si on devait répartir ces deux milliards dans cette seule tranche, cela ne représenterait que 100 € par ménage en moyenne…

On peut dès lors imaginer que ce sera plutôt les classes moyennes inférieures qui seront ciblées par le gouvernement l’année prochaine. Deuxième observation, l’impôt sur le revenu ne sera peut-être pas le meilleur moyen de redistribuer cette somme…

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