Les travailleurs du rail allemands ont d’ores et déjà annoncé qu’ils se mobiliseraient au moins jusqu’au début de la semaine prochaine. Ils demandent, entre autres, une réduction de leur temps de travail hebdomadaire et des efforts sur les salaires.
“Nouvelle semaine de grève dans tout le pays”, annonce la Tagesschau. Après les agriculteurs et les artisans, c’est au tour des cheminots de relancer leur mouvement de protestation pendant au moins six jours d’affilée, “soit une durée record dans l’histoire de la Deutsche Bahn”. Le média de Hambourg compare notamment le mouvement à celui de 2015, lancé lui aussi après l’échec de négociations salariales entre les syndicats des conducteurs de train et la direction de la Deutsche Bahn.
Le mécontentement actuel n’est pas nouveau. Depuis la fin de 2023, le syndicat Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer (GDL) et la compagnie ferroviaire allemande discutent du niveau de rémunérations des travailleurs du rail. Trois grèves ont déjà été menées en quelques mois par les cheminots. Mais les négociations achoppent toujours sur deux gros dossiers.
Réduction du temps de travail
“Le GDL réclame d’une part la signature d’accords sur les conditions de travail des aiguilleurs du rail, relate le média en ligne. Et, d’autre part, une réduction progressive du temps de travail hebdomadaire, de 38 à 35 heures, sans perte de salaire, pour les cheminots travaillant par roulement d’équipes.”
Sur ce dernier point, les dirigeants de la Deutsche Bahn restent sceptiques, car ils craignent d’être confrontés à un manque de main-d’œuvre qualifiée. Leur contre-proposition ?
Permettre à ceux qui le souhaitent de travailler 37 heures par semaine en touchant le même salaire. Dans le même temps, ils proposent d’augmenter ceux qui conserveront leur rythme actuel de 38 heures hebdomadaires. Un projet jugé inacceptable par GDL, qui pointe du doigt les différences de rémunération entre les salariés.
Plus de 10 millions d’usagers affectés
“Le secteur ferroviaire [allemand] est généralement peu touché par les grèves”, précise la Tagesschau. Mais dans un pays où les mobilisations de grande ampleur restent peu courantes, celles-ci sont très médiatisées. L’été dernier, la grève menée par l’important syndicat Eisenbahn und Verkehrsgewerkschaft (EVG) avait été largement couverte par les médias germanophones.
Pour le site d’informations, cette nouvelle mobilisation des cheminots pourrait endommager encore davantage la réputation de la compagnie ferroviaire allemande, déjà critiquée pour ses retards et son manque d’investissements dans les infrastructures.
“Et comme plus de 10 millions d’usagers empruntent le train chaque jour, d’après les chiffres de la Deutsche Bahn, cette grève devrait perturber le quotidien d’un certain nombre d’Allemands.”
Courrier international