L’escalade entre les Corées inquiète la population frontalière. C’est en tout cas ce qu’ont clamé ce jeudi 25 janvier plusieurs représentants des habitants des villages qui bordent la fameuse DMZ, la mal nommée zone démilitarisée, qui scinde en deux la péninsule.
Alors que le Nord poursuit ses essais de missiles, la rhétorique belliqueuse du Président sud-coréen leur rappelle de mauvais souvenirs et leur fait craindre le risque d’accident.
Voilà deux mois que le quotidien de Lee Jae-hee a été bouleversé par les relations intercoréennes.
En novembre, les deux Corées ont mis fin à un accord signé en 2018 qui limitait la présence militaire autour de la zone démilitarisée. Depuis, ce résident de la ville habite à Paju, à une poignée de kilomètres de la frontière avec le Nord, décrit une atmosphère particulièrement pesante.
« Les habitants sont très effrayés.
C’est beaucoup de changement assez subtils dans notre quotidien, dans le ciel comme sur terre. L’accès à la frontière est plus compliqué, mais c’est surtout la présence d’avions de reconnaissances où d’hélicoptères qui sont visibles à l’œil nu », dit-il.
« Nous avons déminé les champs »
Ce constat est partagé par Kim Yong-bin. Cet agriculteur a du terrain dans ce que l’on appelle la CCZ, une zone tampon ou l’accès des civils est limité : « De nos jours, lorsque nous voyons des véhicules militaires et des troupes entrer et sortir de notre région, il est difficile de ne pas se demander si une opération militaire n’a pas commencé ».
Il habite dans le Cheorwon, un district frontalier durement marqué par la guerre de Corée. « Nous avons déminé les champs, nous avons déminé les terres en friche, nous les avons rendues à nouveau cultivables, et nous les cultivons maintenant.
Nous ne devons pas oublier que s’il y a une guerre, tout sera à recommencer », poursuit Kim Yong-bin.
Ces résidents frontaliers demandent de limiter les exercices militaires américano-sud-coréens pour mettre fin à l’escalade entre des Corées qui ne cessent de s’éloigner.
rfi