Alors que le gouvernement de M. Tusk procède à des réformes judiciaires destinées à apaiser les inquiétudes de Bruxelles concernant l’État de droit en Pologne, M. Kaczyński estime que les actions de la majorité au pouvoir sont illégales et nécessitent l’intervention de M. Duda. [Shutterstock/mishelo0]
Le chef du parti Droit et Justice (PiS), Jarosław Kaczyński, fait pression sur le président polonais Andrzej Duda pour qu’il organise des élections anticipées qui permettraient au PiS de reprendre le pouvoir, perdu l’année dernière face au Premier ministre Donald Tusk.
Alors que le gouvernement de M. Tusk procède à des réformes judiciaires destinées à apaiser les inquiétudes de Bruxelles concernant l’État de droit en Pologne, M. Kaczyński estime que les actions de la majorité au pouvoir sont illégales et nécessitent l’intervention de M. Duda.
« Nous sommes dans une situation d’urgence et la constitution n’est pratiquement plus appliquée. La solution est une période de transition, avec un nouveau gouvernement, puis des élections.
Les choses ne peuvent pas être résolues autrement », a déclaré M. Kaczyński.
C’est la manière la plus simple de restaurer l’État de droit, a-t-il insisté, pointant du doigt « les personnes exerçant des fonctions qui permettent de prendre des décisions, qu’il ne peut pas prendre». Selon Euractiv, il visait le président.
Le PiS estime que le nouveau gouvernement qui a pris le pouvoir en décembre a déjà réussi à démanteler l’ordre démocratique du pays, ce qui est similaire aux accusations avancées par l’actuelle coalition au pouvoir lorsque le PiS était à la tête du pays.
Pour permettre des élections anticipées, M. Kaczyński souhaite utiliser le projet de loi sur le budget.
Si le projet de budget n’avait pas été soumis au président, M. Duda, un ancien membre du PiS, aurait pu dissoudre le parlement.
Étant donné que le cabinet a respecté le calendrier et a présenté le budget à la dernière minute, le parlement n’a pas pu être dissous.
Cependant, M. Kaczyński est d’un autre avis.
Selon lui, le président n’est pas tenu d’approuver le budget, mais il peut le soumettre au Tribunal constitutionnel, que le PiS contrôle toujours. Le tribunal pourrait alors déclarer le budget inconstitutionnel, ce qui ouvrirait la voie à la dissolution du parlement.
Pologne : le chef de l’opposition compare Donald Tusk à Hitler
Le président du principal parti d’opposition Droit et Justice (PiS, CRE), Jarosław Kaczyński, a comparé les actions du nouveau gouvernement de Donald Tusk à celles d’Hitler lors d’un rassemblement du parti dans la ville de Lublin, dans le centre de la Pologne.
Donald Tusk pourrait autoriser des élections anticipées
M. Duda a réfuté toute suggestion selon laquelle il pourrait convoquer des élections anticipées.
« Cette possibilité est totalement exclue. Même le fait de renvoyer le projet de loi au Tribunal constitutionnel n’implique pas nécessairement la tenue d’élections anticipées », a-t-il déclaré.
M. Tusk a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce que le président dissolve le parlement. « Ce serait irrationnel », a-t-il déclaré.
Toutefois, il n’a pas exclu de mettre fin au mandat de son gouvernement dans certaines circonstances, c’est-à-dire si le chef de l’État bloque l’entrée en vigueur du budget.
« Si le président Duda, sur ordre de M. Kaczyński, tente de priver les gens de leurs paiements, alors peut-être que mes partenaires de coalition et moi-même déciderons d’écourter immédiatement le mandat et d’organiser de nouvelles élections », a-t-il déclaré.
euractiv