L’institution se base sur les résultats d’une vaste étude comportant un volet sur les métaux lourds. Le tabagisme, mais aussi l’alimentation seraient les principaux coupables.
Santé Publique France a récemment publié les résultats d’une vaste étude sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition. Celle-ci comporte notamment un volet sur l’exposition aux métaux lourds. On y apprend que par rapport au reste de l’Europe et de l’Amérique du Nord, l’ensemble de la population française serait particulièrement exposée à ces substances dangereuses.
Ces travaux, menés sur 3607 personnes âgées de 6 à 74 ans, comprenaient de multiples prélèvements biologiques ainsi qu’un questionnaire sur le cadre et les habitudes de vie. L’analyse croisée de ces résultats a montré que 97 à 100% des participants étaient exposés à au moins un de ces 27 métaux lourds.
L’exposition de la population globalement en hausse
Pour certains, comme le nickel urinaire ou le mercure dans les cheveux, les niveaux mesurés n’ont pas évolué par rapport à une précédente étude de 2006-2007. En revanche, certains sont nettement plus élevés; c’est le cas du cadmium et du chrome, particulièrement nocifs. Parmi les 27 métaux testés, le plomb est le seul pour lequel le niveau d’exposition a baissé.
Son taux reste cependant inquiétant, avec un “dépassement des valeurs-guide sanitaires”. Même constat pour l’arsenic inorganique, hautement cancérogène, qui dépasse ce seuil chez près d’un tiers des adultes. C’est encore pire pour le cadmium, un métal lui aussi cancérogène : 50% des participants, tous âges confondus, présentaient une contamination à ce métal supérieure au seuil proposé par l’Anses.
L’alimentation et le tabagisme en ligne de mire
Pour Santé Publique France, les sources d’exposition sont très variables, mais l’une d’entre elles est récurrente : l’alimentation. On constate que pour certains métaux, la courbe des taux mesurés dans la population suit de près celle de certains aliments, ce qui suggère fortement une corrélation. La consommation de produits de la mer influencerait par exemple “les concentrations en arsenic, chrome, cadmium et mercure”. Contre toute attente, l’agriculture biologique ferait également partie des suspects; les légumes et céréales issus de ces filières seraient une source de cuivre. Les cultures normales de céréales, de leur côté, recèleraient du cadmium.
Mais tous ces contaminants ne proviennent pas exclusivement de notre assiette. La consommation de tabac, par exemple, est connue pour influencer massivement la concentration en cadmium et en cuivre. On constate par exemple une imprégnation en cadmium 50% plus élevée chez les fumeurs adultes. Certains dispositifs médicaux invasifs peuvent également y participer; c’est le cas des implants médicaux en chrome. Les plombages dentaires, eux, seraient une source de contamination au mercure.
Pour maintenir son taux de métaux lourds à des valeurs tolérables, Santé Publique France fournit quelques pistes. Première priorité : la lutte contre le tabagisme, y compris passif. Il convient également de diversifier son alimentation “notamment concernant les poissons”, et ce malgré leurs qualités nutritionnelles évidentes. L’institution propose par exemple de varier les espèces et les lieux de pêche.
Source: geek
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