La major pétrolière a publié ce mercredi ses résultats annuels et du quatrième trimestre. Le groupe affiche un nouveau record de bénéfice, grâce à une base de comparaison faussée par de lourdes charges exceptionnelles. L’action baisse à la Bourse de Paris.
Après la major britannique BP, Totalénergies dévoile à son tour ses résultats annuels. Sur l’ensemble de 2023, le groupe dirigé et présidé par Patrick Pouyanné a dégagé un bénéfice net de 21,38 milliards de dollars, soit près de 20 milliards d’euros.
En 2022, la société avait enregistré un bénéfice net de 20,53 milliards de dollars, soit environ 19 milliards d’euros.
Mais cette ligne de compte avait été plombée par les lourdes dépréciations passées par la société sur ses actifs russes (15 milliards de dollars), notamment sur sa participation de 19,4% dans le producteur de gaz naturel russe Novatek.
En effaçant cette charge exceptionnelle qui fausse quelque peu la base de comparaison, les résultats de Totalenergies baissent nettement par rapport à 2022, en raison de la baisse des prix de marché du pétrole et du gaz.
Le résultat net ajusté, qui exclut les éléments exceptionnels, s’est ainsi établi à 23,218 milliards de dollars contre 36,2 milliards de dollars au titre de 2022, accusant une baisse de 36%.
Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté a reculé de 30% sur un an en 2023 à 50 milliards de dollars. La génération de trésorerie a pour sa part baissé de 21% à 36 milliards de dollars.
Un prix du baril en baisse
« Dans un environnement incertain, Totalenergies s’appuie sur sa stratégie de transition équilibrée combinant croissance des hydrocarbures en particulier du GNL (gaz naturel liquéfié), et de l’électricité pour afficher des résultats solides sur l’année, conformes à ses objectifs », a déclaré dans un communiqué Patrick Pouyanné.
Sur le seul quatrième trimestre, Totalenergies a enregistré un bénéfice de 5,06 milliards de dollars et un bénéfice ajusté de 5,23 milliards de dollars, en baisse de 31% sur un an.
Le groupe a pâti de la baisse des prix de marché des hydrocarbures. Le cours moyen du pétrole, mesuré par le Brent de mer du Nord, s’est établi à 84,3 dollars le baril sur les trois derniers mois de 2023 contre 88,8 dollars le baril un an plus tôt. Le prix moyen du gaz a lui été divisé par plus de deux.
« Dans un environnement de Brent en repli, l’exploration-production réalise un trimestre solide avec un résultat opérationnel net ajusté de 2,8 milliards de dollars et un cash flow de 4,7 milliards de dollars », a commenté Patrick Pouyanné.
Vers moins de rachats d’actions en 2024?
Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté de Totalenergies a quant à lui reculé de 27% à 11,7 milliards de dollars. La production d’hydrocarbures a de son côté baissé de 12% au quatrième trimestre, à 2.462 milliers de barils équivalent pétrole par jour. Le flux de de trésorerie (CFFO) s’est inscrit à 8,5 milliards de dollars.
Selon un consensus cité par Royal Bank of Canada, les analystes tablaient sur un bénéfice net ajusté de 5,3 milliards de dollars et un flux de trésorerie de 8,6 milliards de dollars pour le dernier trimestre. « Les résultats de Totalenergies sont légèrement inférieurs aux attentes du consensus », conclut la banque canadienne.
Concernant sa politique de retour à l’actionnaire, Totalenergies a indiqué qu’il proposerait un dividende de 3,01 euros par action au titre de 2023 en hausse de 7,1% sur un an.
Le groupe pétrolier va également mener un programme de rachats d’actions de 2 milliards de dollars au premier trimestre 2024, « niveau qui restera la base des rachats trimestriels dans l’environnement actuel ».
Autrement dit, TotalEnergies devrait racheter pour 8 milliards de dollars de ses propres actions en 20234 contre 9 milliards de dollars en 2023.
Dans l’ensemble, Royal Bank of Canada juge la publication « neutre », « sans feu d’artifice ».
Le marché lui choisit de prendre ses bénéfices au regard de ces résultats légèrement inférieurs aux attentes. L’action Totalenergies abandonne 1,1% vers 9h10, accusant le repli le plus prononcé du CAC 40. La veille le titre avait été porté (+1,8%) par les bons résultats de son comparable britannique BP.
BFM Bourse