L’enquête pour viols sur mineure visant le réalisateur Benoît Jacquot, ouverte mercredi après la plainte de l’actrice Judith Godrèche, vise également le cinéaste Jacques Doillon, a appris jeudi l’AFP de source proche du dossier.
Le #MeToo du cinéma français se poursuit. L’enquête pour viols sur mineure visant le réalisateur Benoît Jacquot, ouverte mercredi après la plainte de l’actrice Judith Godrèche, vise également le cinéaste Jacques Doillon, a appris jeudi 8 février l’AFP de source proche du dossier.
L’actrice a en effet porté plainte contre les deux réalisateurs, a confirmé à l’AFP son avocate, Me Laure Heinich. Les deux nient.
Les investigations, confiées à la Brigade de protection des mineurs, portent « sur les infractions de viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité », selon le ministère public. « L’ensemble des faits dénoncés a eu lieu entre 1986 et 1992 ».
Jeudi matin, l’actrice a réitéré sur France Inter ses accusations d’abus et de violences contre ce cinéaste et mis en cause un autre réalisateur de la même génération, Jacques Doillon, 79 ans.
Les faits qu’elle a évoqués remontent au tournage de « La fille de 15 ans », sorti en 1989, et tourné alors que Judith Godrèche avait 15 ans, et était en couple avec Benoît Jacquot.
Judith Godrèche accuse aussi Jacques Doillon d'avoir abusé d'elle à 15 ans : "Tout d'un coup, il décide qu'il y a une scène de sexe entre lui et moi, et on fait 45 prises" #le710Inter pic.twitter.com/2THOf1FgBE
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Elle a relaté une scène d’intimité tournée avec Jacques Doillon, en présence de Jane Birkin, qui était alors la compagne du réalisateur.
« Tout d’un coup, il décide qu’il y a une scène d’amour, une scène de sexe entre lui et moi », a-t-elle raconté. « J’enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote, me roule des pelles », a-t-elle ajouté. Interrogée pour savoir si Jacques Doillon avait « abusé » d’elle, elle a acquiescé.
« Jacques Doillon découvre ces accusations ce matin par voie de presse », a déclaré à l’AFP son avocate, Me Marie Dosé. « Il les réfute avec force et a hâte de s’expliquer devant la justice ».
Nouveaux témoignages sur Benoît Jacquot
De son côté, Benoît Jacquot, 77 ans, « nie fermement les allégations et accusations » dans le journal Le Monde, qui a révélé la plainte de Judith Godrèche.
La comédienne et le cinéaste de 25 ans son aîné ont débuté leur relation au printemps 1986, alors qu’elle avait tout juste 14 ans et faisait ses premiers pas dans le cinéma. Ils ont vécu ouvertement ensemble, achetant même un appartement dans Paris, jusqu’à leur séparation en 1992.
"Les sévices sexuels, le sadisme sexuel, sont arrivés immédiatement", dès l'âge de 14 ans, explique Judith Godrèche #le710inter pic.twitter.com/wkHyL8QLK8
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Le Monde a publié jeudi de nouveaux témoignages sur le comportement de Benoît Jacquot, auteur des « Adieux à la reine » ou de « Journal d’une femme de chambre », et dont un film est attendu prochainement.
L’actrice et scénariste Julia Roy, qui a 42 ans de moins que lui et a joué dans quatre de ses films, y dénonce des « violences verbales et physiques » : insultes et menaces, coup de pied et gifle, jet de chaise et de vaisselle.
L’actrice et réalisatrice Isild le Besco, qui a tourné six films avec Benoît Jacquot, a transmis pour sa part un texte au quotidien où elle évoque des « violences psychologiques ou physiques ».
AFP