Le couvent des Jacobins, à Rennes, accueille les œuvres acquises par l’industriel d’une soixantaine d’artistes, lesquelles ont en commun leur absence de couleur.
La Bourse du Commerce-Collection Pinault a ouvert à Paris fin mai, révélant des ensembles très importants d’artistes tels que Louise Lawler, Marlene Dumas, David Hammons ou Martin Kippenberger. A Marseille, la quasi-totalité des œuvres de Jeff Koons acquises par François Pinault est présentée au Mucem. On aurait pu penser que c’était assez pour démontrer l’importance de la collection et sa diversité. Erreur : une troisième exposition occupe le couvent des Jacobins, à Rennes, ville pour laquelle le milliardaire breton a déjà – et souvent – témoigné sa prédilection.
Au-delà de la couleur n’est pas un petit accrochage : une soixantaine d’artistes et une centaine d’œuvres de toutes natures matérielles et de toutes dimensions choisies au sein de sa collection. Pour les choisir, un principe formel a été décidé par Jean-Jacques Aillagon, directeur général de la collection Pinault et commissaire de l’exposition : le noir et blanc. Il n’est pas absolument respecté, mais les quelques exceptions consenties le sont quand les artistes ont décidé de confronter version noir et blanc et version couleur de la même image : Elaine Sturtevant reprenant dans ces deux états les séries de portraits de Marilyn Monroe d’après Andy Warhol ou Annie Leibovitz confrontant l’image publique en couleur et l’image privée en noir et blanc des mêmes modèles, les danseuses déshabillées et parées des casinos de Las Vegas.
Source: lemonde