La pression internationale s’intensifie mardi pour un accord de trêve entre Israël et le Hamas incluant une nouvelle libération d’otages, malgré les menaces d’une offensive sur Rafah, dernier refuge pour plus d’un million de Palestiniens de la bande de Gaza.
■ Le président américain Joe Biden a exhorté le Premier ministre Benyamin Netanyahu à « garantir la sécurité » de la population palestinienne tandis que plusieurs États ont mis en garde contre une « catastrophe humanitaire » en cas d’assaut sur la ville surpeuplée.
■ Joe Biden a annoncé qu’un accord de libération des otages détenus à Gaza, accompagné d’une pause « d’au moins six semaines » dans les hostilités entre Israël et le Hamas, était actuellement en discussion.
■ Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré avoir ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à évacuer les civils de Rafah, où il prévoit de lancer une « opération massive » et de vaincre les derniers bataillons du Hamas.
■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, communiqué ce mardi 13 février, 28 473 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Il a fait état d’un total de 133 morts au cours des dernières 24 heures. Les victimes sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre également 68 146 blessés.
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12h05 : Démanteler l’Unrwa serait un « désastre », affirme son patron
Démanteler l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) serait un « désastre », a affirmé son patron ce mardi, sous pression après la découverte selon l’armée israélienne d’un tunnel du Hamas sous le quartier général de l’organisation à Gaza.
S’exprimant devant les journalistes après avoir été entendu par les diplomates à Genève, le chef de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, a par ailleurs réclamé une « enquête », après la fin de la guerre à Gaza, sur les tunnels du Hamas et sur les attaques contre la population et les installations onusiennes à Gaza menées par l’armée israélienne.
11h40 : Israël doit garantir des « corridors sûrs » pour protéger les civils à Rafah, dit Berlin
La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a appelé Israël mardi à garantir des « corridors sûrs » pour la protection des civils à Rafah, dernier refuge pour plus d’un million de Palestiniens de la bande de Gaza. « Des centaines de milliers de personnes ont cherché refuge à Rafah sur ordre d’Israël, ces personnes doivent pouvoir continuer à y trouver une protection », a déclaré la nministre des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse avec son homologue de l’Autorité palestinienne Riyad al-Maliki à Berlin, et qui doit se rendre mercredi en Israël.
11h10 : La France s’active diplomatiquement pour tenter d’éviter une escalade à la frontière entre Israël et le Liban
La proposition diplomatique française pour tenter d’éviter l’escalade tient en trois chapitres. Il y a d’abord des mesures immédiates de désescalade, un travail de renforcement de l’armée libanaise et de la Finul, cette force de casque bleus présente depuis des décennies à la frontière israélo-libanaise et une délimitation officielle de cette fameuse frontière, rapporte notre envoyé spécial à Beyrouth, Nicolas Falez.
Cette initiative française a été présentée il y a quelques jours aux autorités libanaises lors de la visite du nouveau ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné.
Selon les informations de RFI, la diplomatie française a aussi exposé ces idées aux dirigeants israéliens et américains.
Depuis octobre dernier, le Hezbollah libanais comme l’armée israélienne semblent calculer chacune de leurs opérations, généralement à proximité immédiate de la frontière, mais des raids israéliens contre des chefs du Hezbollah et du Hamas palestinien ont eu lieu à des dizaines de kilomètres du front et des responsables israéliens menacent d’une opération beaucoup plus poussée.
« La situation était stable et volatile, elle devenue tendue et inquiétante », confiait récemment à RFI le porte-parole de la Finul. En plus de quatre mois, au moins 242 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah, ont été tuées dans le sud du Liban, selon un décompte de l’AFP. Côté israélien, 15 personnes ont été tuées, selon l’armée.
10h40 : La situation à la Rafah à la Une de la presse internationale
Alors qu’Israël entend continuer à exercer sa pression militaire sur le Hamas et que la communauté internationale essaie de dissuader Benyamin Netanyahu de lancer une offensive sur la ville de Rafah, une grande partie de la presse internationale se questionne sur la nécessité de lancer un assaut sur la ville qui abrite désormais près de 1,4 million de Palestiniens. C’est à lire sur RFI.fr.
10h00 : Une délégation israélienne au Caire pour des discussions sur un accord
Une délégation israélienne se rend mardi au Caire pour de nouveaux pourparlers avec des responsables américains, qataris et égyptiens sur un accord de trêve dans la bande de Gaza portant notamment sur la libération d’otages israéliens par le Hamas, selon des responsables israéliens.
Le chef du Mossad (les services de renseignement extérieurs israéliens), David Barnea, et le chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure), Ronen Bar, y rencontreront notamment le directeur de la CIA, l’agence centrale de renseignements américaine, Richard Burns, ont ajouté ces responsables sous couvert d’anonymat.
Ils seront rejoints par le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, également chef de la diplomatie de son pays et négociateur de plusieurs accords de cessez-le-feu à Gaza par le passé.
Aucune délégation du Hamas n’a prévu à ce stade de se rendre au Caire pour participer à ces discussions indirectes parrainées par Qatar et Egypte, a indiqué mardi matin à l’AFP un responsable du mouvement palestinien.
9h25 : La Norvège met en garde contre une opération militaire israélienne à Rafah
Le chef de la diplomatie norvégienne a mis en garde mardi contre une offensive militaire israélienne sur Rafah, dernier refuge pour plus d’un million de Palestiniens de la bande de Gaza, et réclamé un « cessez-le-feu durable ».
« Je réitère vigoureusement ma mise en garde contre une opération terrestre à Rafah.
Il n’y a plus de lieux sûrs à Gaza », a écrit Espen Barth Eide sur X (ex-Twitter). « Une opération terrestre aggraverait une situation déjà catastrophique et rendrait le soutien humanitaire pratiquement impossible », a-t-il ajouté.
« Nous avons besoin d’un cessez-le-feu durable maintenant ».
I reiterate my strong warning against a ground operation in Rafah.
There are no safe places left in #Gaza. A ground operation would exacerbate an already catastrophic situation and render humanitarian support practically imposible.
We need a sustainable ceasefire now.
— Espen Barth Eide (@EspenBarthEide) February 13, 2024
8h50 : Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 28 473 morts
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé ce mardi un bilan de 28 473 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et adolescents, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Il a fait état d’un total de 133 morts au cours des dernières 24 heures, et de 68 146 blessés depuis le début de la guerre le 7 octobre.
8h20 : Le Hamas appelle la communauté internationale à empêcher l’offensive sur Rafah
Après la libération de deux otages israéliens par l’armée, Benyamin Netanyahu a répété lundi sa détermination à poursuivre « la pression militaire jusqu’à la victoire complète » sur le Hamas, dont Rafah est selon lui « le dernier bastion ». Le Hamas palestinien, lui, appelle la communauté internationale à empêcher cette offensive.
Écoutez Oussama Hamdane, l’un des dirigeants du mouvement islamiste palestinien, qui s’exprimait hier soir à Beyrouth au micro de notre envoyé spécial au Liban, Nicolas Falez.
Les menaces d’Israël sur Rafah s’inscrivent dans le génocide en cours à Gaza et montrent qu’Israël n’est pas au courant que la Cour internationale de Justice existe. Cela prouve qu’au fond Israël ne veut pas la paix. Ils veulent tuer le peuple palestinien et le chasser de sa terre. C’est ce qu’a expliqué Smotrich, le ministre israélien des Finances, en déclarant qu’Israël avait survécu en expulsant les Palestiniens en 1948 et qu’il fallait faire la même chose à Gaza et en Cisjordanie.
7h40 : L’armée israélienne affirme avoir tué 40 combattants du Hamas sur les dernières 24 heures
Selon un porte-parole de l’armée, les forces israéliennes qui opèrent à Khan Younès et dans le centre de Gaza ont éliminé plus de 40 membres du Hamas sur les dernières 24 heures. Deux dépôts d’armes ont également été découverts et détruit à l’intérieur de maison qui se trouvaient dans la zone de Khan Younès.
7h10 : [Reportage] À Rafah, la population locale dans la crainte d’une offensive israélienne
Les négociations devraient reprendre ce mardi au Caire, sous l’égide de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis avec pour objectif d’arracher un accord de trêve et permettre la libération des otages israéliens, toujours captifs à Gaza. Lundi, l’armée israélienne a réussi à en libérer deux, en menant une violente offensive et d’intenses bombardements à Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne.
Sur place, la population redoute que ce succès militaire israélien galvanise les dirigeants de l’Etat hébreu, comme le montre ce reportage de notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa.
Les Israéliens ont libéré deux de leurs prisonniers. Je sais bien que ce sont de simples citoyens, ils ont le droit de vivre. Moi, je ne suis pas contre les civils. Mais presque 100 Palestiniens sont morts [dans cette opération]. Et il y a eu aussi des blessés. C’est une catastrophe. Des maisons ont été détruites.
6h25 : La Chine appelle Israël à stopper son opération militaire à Rafah « au plus vite »
La Chine a appelé mardi Israël à arrêter « au plus vite » son opération militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, afin « d’empêcher une catastrophe humanitaire plus grave encore ». Pékin « s’oppose et condamne les actions qui portent atteinte aux civils et violent le droit international », a par ailleurs indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
5h50 : La Maison Blanche ne cache plus sa frustration sur la conduite de la guerre par le gouvernement israélien
Joe Biden le dit, cela fait un mois qu’il ne cesse d’essayer de convaincre le Premier ministre israélien Beyjamin Netanyahu d’accepter une trève en échange de la libération des otages pris par le Hamas le 7 octobre. Le Premier ministre israélien refuse et il a lancé une opération qui a déjà fait de nombreuses victimes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, malgré les mises en garde de Joe Biden.
« Cette opération militaire à Rafah ne devrait pas se dérouler sans un plan crédible pour assurer la sécurité et le soutien de plus d’un million de personnes réfugiées là-bas. Beaucoup ont été déplacés, déplacés à de multiples reprises, fuyant la violence au nord et maintenant, ils sont entassés à Rafah, en danger et vulnérables. Ils doivent être protégés. Et nous avons été clairs depuis le départ.
Nous sommes opposés à tout déplacement forcés de palestiniens de Gaza », a affirmé le président américain.
L’administration Biden ne masque plus sa frustration devant l’attitude de Benyamin Netanyahu, traité de noms d’oiseaux en privé par le président, selon des fuites manifestement organisés dans la presse américaine. Le président propose une trêve de six semaines pour libérer les otages et arrêter la guerre, avant de négocier ensuite quelque chose de plus durable, construit autour d’une solution à deux États. Cela aussi, le Premier ministre israélien a clairement fait savoir qu’il n’en veut pas.
5h15 : Les États-Unis réclament un plan « crédible » pour épargner la population palestinienne
Les États-Unis, principal allié d’Israël, insistent sur leur opposition à une opération à grande échelle sans solution pour les civils coincés à la frontière fermée avec l’Égypte à l’extrême sud du territoire. Le président américain Joe Biden a réclamé, de la part des forces israéliennes, un plan « crédible » pour épargner la population palestinienne, en préalable à toute offensive, lors d’une rencontre lundi à la Maison Blanche avec le roi de Jordanie Abdallah II.
Le monarque, dont le pays est le deuxième État arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël, en 1994, est allé plus loin.
« Nous ne pouvons pas nous permettre une attaque israélienne sur Rafah », où la situation humanitaire est déjà « insupportable », a dit Abdallah II, qui a également appelé à « un cessez-le-feu durable immédiatement » dans la bande de Gaza.
rfi