Le préavis de grève déposé par Sud-Rail et la CGT risque de perturber fortement la circulation des TGV et des TER en ce week-end de vacances scolaires. La SNCF espère sauver les trains à destination des Alpes et des Pyrénées.
Ils n’entendent pas renoncer. Après une réunion de la «dernière chance» qui s’est tenue lundi soir au siège de la SNCF à Saint-Denis, la CGT et Sud-Rail ont maintenu leur appel à la grève des contrôleurs du 16 au 18 février. Une grève en plein milieu des vacances scolaires qui vise, selon les syndicats, à sanctionner «les engagements non tenus» par l’entreprise.
À en croire Fabien Villedieu, membre du bureau fédéral de Sud-Rail et invité dans la matinale de RMC ce mardi, le mouvement s’annonce très «suivi» : entre «70% et 90%» contrôleurs se seraient déjà déclarés grévistes. De quoi perturber fortement l’offre ferroviaire de ce week-end, puisque la plupart des trains n’ont pas l’autorisation de circuler sans contrôleurs. «Pas de contrôleurs, pas de trains», résume Fabien Villedieu.
Priorité aux «destinations neige»
Les congés d’hiver, sont, à l’instar des fêtes, un moment fort du trafic ferroviaire annuel : chaque année, ce sont plus de 10 millions de voyageurs qui prennent le train durant cette période de vacances scolaires. Invité au même moment dans la matinale de RTL, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a déploré ce mardi la décision des contrôleurs de maintenir la grève.
«Je suis chagriné, je regrette que la SNCF ne puisse pas être complètement au rendez-vous de ce week-end scolaire», a-t-il déclaré, tout en exhortant les contrôleurs à «réfléchir». «Un contrôleur qui travaille, c’est 500 Français de plus qui partent en vacances», a-t-il affirmé.
Le PDG de la SNCF a toutefois indiqué que l’entreprise n’avait pas «encore calé l’offre de transport» qui sera proposée ce week-end aux usagers. Impossible donc de connaître le ratio de trains annulés par l’entreprise.
Le dirigeant de la SNCF promet toutefois de «faire le maximum», en essayant de desservir l’ensemble des grandes villes françaises. La priorité sera mise sur les destinations «de neige» (Alpes, Pyrénées), ainsi que sur les voyages des enfants, via le maintien de l’offre «Junior et compagnie». Les voyageurs sauront «deux jours avant» leur départ si la circulation de leur train est maintenue ou non.
Bras de fer autour des revalorisations salariales
À quelques jours du départ en vacances de la zone B, l’hypothèse d’une levée du préavis de grève semble de plus en plus improbable. Par médias interposés, le dirigeant de la SNCF et le chef de file syndical du mouvement ont fait part de leur profond dissensus.
Les syndicats CGT et Sud-Rail dénoncent les manquements de la SNCF sur les engagements pris lors du dernier grand mouvement de grève qui avait perturbé les fêtes de Noël 2022. Sur RMC, Fabien Villedieu a déploré le report à 2025 de l’obligation de présence de deux contrôleurs dans les TGV et le retard pris par les négociations portant sur la cessation progressive d’activité.
Le syndicaliste a également rappelé les revendications des contrôleurs en matière de «pouvoir d’achat», notamment celle d’une revalorisation mensuelle.
De son côté, le PDG Jean-Pierre Farandou a énuméré les concessions déjà consenties en faveur des contrôleurs et des cheminots, parmi lesquelles plus de 800 euros d’augmentation sous forme de primes de résultats. «Les contrôleurs ont déjà eu 500 euros d’augmentation en deux ans.
Plus d’augmentations, cela pose un problème de cohésion avec les cheminots, et financier», a-t-il commenté. Le patron de la SNCF se dit toutefois «prêt à prendre en compte les demandes des contrôleurs», mais souhaite privilégier des «négociations à froid dans les mois qui viennent».
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