Une station-service sur cinq du Finistère est concernée par des difficultés d’approvisionnement ce mardi, alors que les artisans du BTP bloquent deux dépôts de pétrole à Brest et Lorient.
Des stations-service à sec : de Rennes à Brest, les automobilistes bretons s’inquiètent de manquer de carburant dans certains points de vente. La faute au blocage des dépôts pétroliers de Lorient (depuis le 25 janvier) et de Brest (depuis le 8 février) par les artisans du BTP, qui demandent au gouvernement de garder leur niche fiscale sur le gazole non routier (GNR), comme cela a été accordé aux agriculteurs.
Dans le Finistère, 30 stations-service sur 147 étaient en rupture de carburant ce mardi 13 février en début de journée, selon la préfecture qui se refuse à parler de pénurie. «L’alimentation des stations-service est garantie dans la durée», assurent les services de l’État, évoquant simplement des difficultés «qui restent ponctuelles».
Hausse de la demande
«La logistique est plutôt bien rodée en France, et les approvisionnements partent d’autres dépôts», acquiesce Francis Pousse, représentant des gérants de stations-service du syndicat patronal Mobilians. Mais ces approvisionnements, venus de plus loin, sont logiquement plus longs que d’ordinaire, pouvant conduire à des «points de rupture de quelques heures».
Le phénomène, assure la préfecture, serait surtout lié au comportement des automobilistes inquiets qui viendraient faire le plein par anticipation. La hausse de la demande combinée à un approvisionnement ralenti peut aussi conduire à des ruptures.
Les ruptures cantonnées à la Bretagne
La situation reste toutefois «sous contrôle» et «cantonnée à la Bretagne», assure Francis Pousse, agacé toutefois que sa profession soit «encore prise en otage» d’un conflit dont elle n’est pas partie prenante.
Les blocages se poursuivaient ce mardi matin. Le ministère de l’Économie ne serait pas prêt à revenir sur la niche fiscale du GNR pour le BTP – trop coûteux – mais dit «travailler avec les organisations patronales» pour établir des compensations pour «les plus petites entreprises».
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