La Centrafrique, située au cœur du continent africain, couvre une superficie de 623 000 km2 et possède plusieurs millions d’hectares de pâturages largement sous-exploités. Cette nature attire des éleveurs des pays de la sous-région, en quête de nourriture pour les troupeaux. Mais la transhumance transfrontalière qui s’observe chaque année pendant la saison sèche entre le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique est à l’origine de nombreux conflits entre éleveurs et agriculteurs.
Selon RFI qui a effectué un reportage dans le pays d’Afrique centrale, ce champ de 20 hectares a été saccagé et brûlé, il y a une semaine. En marchant, nous découvrons des tubercules de manioc, des ignames, des maïs ou encore des patates dont les résidus sont visibles.
Pendant que Julienne évalue l’ampleur des dégâts, quelques bœufs égarés reviennent sur leurs pas. « La plupart des éleveurs ne distinguent pas les champs et les couloirs de transhumance. Les bœufs ont investi mon champ. Je les ai chassés avec des cailloux et des bâtons. Les éleveurs n’étaient pas d’accord.
C’est pourquoi ils ont tout saccagé », a-t-elle raconté, très remontée.
Le champ de Julienne se trouve à 500 mètres d’un cours d’eau très prisé par les bœufs. Un groupe d’éleveurs venus du Niger y a élu domicile. Ces nomades ont parcouru plus de 2 000 km à la recherche de verts pâturages. Moussa qui en fait partie a laissé entendre que « les éleveurs ont beaucoup de problèmes parce que ces derniers temps, les agriculteurs installent leurs champs à proximité des couloirs de transhumance et des points d’eau.
C’est ce qui nous met régulièrement en conflit ». Une situation compromet la cohabitation.
Rappelons qu’en 2023, une cinquantaine d’incidents ont été documentés entre éleveurs et agriculteurs. « Il y a des couloirs qui sont là alors on doit faire des investissements. L’important, c’est de faire le balisage de ces couloirs. On doit construire des points d’eau, on doit aménager les centres de santé vétérinaires pour attacher ces passeurs à suivre les couloirs afin de ne pas empiéter les parcs ou de ne pas empiéter les champs.
En mettant en place ces infrastructures, nous allons minimiser le conflit » a, relevé Aimé Sambo, responsable de transhumance au sein de l’ONG Wild Life Conservation Society (WCS) qui travaille en partenariat avec le ministère de l’Élevage pour des solutions durables.
La République centrafricaine accueille chaque année environ 5 000 troupeaux d’éleveurs venus du Tchad, Cameroun, Soudan et Niger pendant la saison sèche.
VivAfrik