Sous la pression de l’armée russe, l’Ukraine envoie des renforts dans « l’enfer d’Avdiïvka »

Malgré d’importantes pertes humaines et matérielles, la Russie continue ses assauts contre Avdiïvka dans l’Est, épicentre des combats dans le Donbass. En difficulté, l’armée ukrainienne a annoncé jeudi l’envoi en urgence d’une brigade en renfort.

L’Ukraine ne compte pas encore laisser tomber Avdiïvka. Des troupes ukrainiennes ont été « urgemment redéployées » pour renforcer la garnison de la ville, épicentre de combats et bombardements qui ont fait un « enfer » de cette ville de l’Est de l’Ukraine sous les assauts russes.

La situation évolue rapidement ces derniers jours dans cette cité industrielle du Donbass ravagée par les combats, où la position des défenseurs ukrainiens est de plus en plus précaire depuis que la Russie a lancé en octobre son offensive pour achever d’encercler la ville.

« La troisième brigade d’assaut confirme avoir été urgemment redéployée pour renforcer les troupes ukrainiennes dans le secteur d’Avdiïvka » a indiqué jeudi cette unité sur Telegram dans un message titré « l’enfer d’Avdiïvka ».

Cette brigade a affirmé y mener des contre-attaques sur des quartiers conquis par les Russes, estimant les forces adverse dans sa zone à « environ sept brigades », soit plusieurs milliers de personnes, avec des renforts qui continuent à arriver.

« Nous sommes obligés de nous battre sur 360 degrés contre de nouvelles brigades que l’ennemi continue d’envoyer », a déclaré le commandant de l’unité Andriï Biletsky.

« Tirs incessants »
Plus réservé, l’état-major de l’armée ukrainienne a simplement déclaré, comme tous les jours, que les Russes poursuivaient leurs tentatives d' »encercler Avdiïvka ».

« Nos soldats tiennent fermement la défense, infligeant des pertes significatives aux envahisseurs », a assuré l’état-major dans son rapport matinal.

Selon la chaîne Telegram DeepState, proche de l’armée ukrainienne et suivie par plus de 600 000 personnes, les forces russes ont progressé au cours de la journée de mercredi au nord et au sud de la ville dans leur tentative de couper la ville en deux, la situation « continuant de se détériorer en raison de tirs incessants ».

« Les groupes d’assaut ennemis se concentrent sur les zones où ils réussissent.

Dans le même temps, les effectifs continuent de s’accumuler dans les bâtiments occupés de la ville », a-t-elle affirmé dans un message publié mercredi soir.

Avdiïvka était brièvement tombée en juillet 2014 aux mains de séparatistes pilotés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien et de le rester malgré l’invasion du 24 février 2022 et sa proximité avec Donetsk, bastion des forces prorusses dans l’Est de l’Ukraine depuis 10 ans.

Elle est aujourd’hui en grande partie détruite, mais quelque 900 civils y demeurent selon les autorités locales. Moscou espère aussi que sa capture rendra plus difficile les bombardements ukrainiens visant Donetsk.

Un dépôt de pétrole russe attaqué
L’Ukraine a par ailleurs été visée dans la nuit par une nouvelle attaque de 26 missiles russes, dont 13 ont été abattus, qui a fait au moins un mort et neuf blessés – trois à Lviv, dans l’Ouest, et six à Zaporijjia, dans le Sud du pays–, selon les autorités.

Sur les dernières 24 heures, huit personnes ont aussi été tuées et 13 blessées dans la région de Donetsk, où se concentrent les combats et bombardements, selon la police.

En Russie, un dépôt de pétrole s’est enflammé dans la nuit dans la région frontalière de Koursk à la suite d’une attaque de drone ukrainien, ont indiqué les autorités russes. Ce genre d’attaque s’est multiplié ces derniers mois dans une tentative de priver Moscou de ressources clés.

Selon l’agence de presse d’État Ria Novosti, un bombardement a également touché jeudi un centre commercial dans la ville russe de Belgorod.

D’après les autorités locales, le bilan est d’au moins cinq morts et 18 blessés.

Le ministère russe de la Défense s’est borné pour l’heure à dire qu’à la mi-journée des roquettes lancées par l’armée ukrainienne sur la région de Belgorod avaient été neutralisées.

Les forces ukrainiennes sont sur la défensive sur l’essentiel du front depuis l’échec de leur contre-offensive l’été dernier et disent manquer d’hommes, d’armes et de munitions faute d’un soutien occidental suffisant.

Pour obtenir plus de soutien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rendra en Allemagne et en France vendredi pour y rencontrer respectivement le chancelier Olaf Scholz et le président Emmanuel Macron avant de participer samedi en Allemagne à la Conférence de Munich sur la sécurité.

À Paris, Volodymyr Zelensky signera un accord de sécurité entre la France et l’Ukraine. En Allemagne il prononcera un discours à la Conférence de Munich et s’entretiendra notamment avec la vice-présidente américaine Kamala Harris.

AFP

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