Après des mois de polémiques, le Président Emmanuel Macron a décidé de renoncer au déplacement des bouquinistes des quais de Seine en vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.
Les bouquinistes des quais de Seine peuvent souffler. Après des mois de bataille avec la Préfecture de police et la mairie de Paris, ils ont finalement obtenu gain de cause : ils n’auront pas à déménager. «On va tous dormir normalement après sept mois de cauchemar», se réjouit auprès de l’Afp, le président de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, Jérôme Callais.
Fin juillet 2023, les bouquinistes avaient été informés que pour des raisons de sécurité, plusieurs centaines de boîtes de livres installées sur les quais devraient être temporairement déplacées quelques jours avant la cérémonie d’ouverture des Jo, le 26 juillet sur la Seine.
La décision avait provoqué un tollé, notamment au sein du milieu culturel.
Plus de 40 personnalités avaient publié en août une tribune réclamant le maintien de ces petites librairies à ciel ouvert, inscrites au patrimoine culturel immatériel français, première étape d’une éventuelle reconnaissance au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Près de 130 bouquinistes, sur les quelques 180 adhérents de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, avaient finalement décidé en janvier d’intenter une «action en Justice au Tribunal administratif» pour contester le démontage. Ils entendaient demander le «non-enlèvement» des boîtes ou, «en dernier recours», une indemnisation et un «traitement digne et respectueux» de leurs petites librairies à ciel ouvert.
Impasse
Face à leur fronde, la Préfecture de police avait fait un pas vers les bouquinistes en acceptant «de sacrifier certaines zones qui ne seront donc pas ouvertes au public». Avec cette proposition, 428 boîtes, au lieu de 604, devaient être démontées, «soit moins de la moitié» des 932 arrimées aux quais de la Seine, selon la Préfecture. Malgré cette concession, la situation était dans l’impasse. «Nous étions sur notre position et la Préfecture sur la sienne», explique Jérôme Callais.
Constatant qu’aucune solution faisant consensus n’avait pu être trouvée, Emmanuel Macron a finalement demandé au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et au Préfet de police de Paris à ce qu’aucun bouquiniste ne soit contraint d’être déplacé. Selon son entourage, le chef de l’Etat leur manifeste ainsi «son attention, considérant qu’il s’agit d’un patrimoine vivant de la capitale».
«On est tous très heureux et on remercie le Président, qui a compris que nous étions l’âme de Paris», salue le président de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris.
Le dispositif de sécurité va donc devoir être adapté en conséquence, «les espaces concernés sur les quais hauts n’étant dès lors plus susceptibles d’accueillir du public pendant la cérémonie», selon l’Elysée. Cette décision à venir avait déjà été prise en compte dans la jauge de la cérémonie d’ouverture, revue à la baisse fin janvier à environ 300 000 spectateurs, a assuré une source proche du dossier.
L’ensemble du dispositif de sécurisation de la cérémonie d’ouverture doit être présenté fin mars, une fois achevé l’ensemble des concertations avec les élus locaux et parties prenantes.
Rfi