Maladies neurodégénératives : comment les prévenir ?

Chaque année, 225.000 personnes développent une maladie neurodégénérative, dont la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. Un chiffre qui est appelé à augmenter dans les années à venir, indique Santé Publique France. Ces maladies chroniques progressives touchent majoritairement les personnes âgées. Mais quels sont les facteurs de risques et peut-on les prévenir ? Sciences et Avenir fait le point.

La maladie d’Alzheimer est la pathologie la plus connue et la plus répandue des maladies neurodégénératives. Elle représente 60 à 70 % des cas de démences, d’après l’Institut Pasteur de Lille.

Aujourd’hui, en France, plus d’un million de personnes sont touchées par une maladie neurodégénérative, dont la maladie de Parkinson, la maladie de Charcot ou encore celle de Huntington. Avec le vieillissement progressif de la population, le nombre de cas ne cesse d’augmenter. Souvent, ces pathologies s’accompagnent d’une perte d’autonomie et de retentissements importants sur la qualité de vie et les liens sociaux. Très invalidantes, elles représentent un défi pour le système de santé et la recherche.

Qu’est-ce qu’une maladie neurodégénérative ?
« Les maladies neurodégénératives sont un terme générique désignant une série d’affections qui touchent principalement les neurones du cerveau humain », résume le site du JPND (EU Joint Programme – Neurodegenerative Disease Research).

Ces pathologies touchent le système nerveux central, dont les éléments constitutifs, les neurones, sont des cellules particulières.

En effet, les neurones ne se reproduisent pas et ne se remplacent pas lorsqu’ils sont endommagés. Or les maladies neurodégénératives provoquent leur dégénérescence, voire leur mort. « Cela entraîne des problèmes de mouvement, appelés ataxies, ou de fonctionnement mental, appelés démences », indique le JPND.

Quels sont les facteurs à risque ?

Il existe de très rares formes héréditaires, mais l’âge est le facteur le plus important. « La prévalence de la maladie d’Alzheimer est de 0,5 % avant 65 ans et atteint 15 % à 80 ans », précise l’Institut Pasteur de Lille. Les femmes sont également davantage touchées que les hommes (entre 1,5 et 2 fois plus). La recherche se penche aujourd’hui sur l’implication de causes cardiovasculaires et environnementales

Zoom sur la maladie d’Alzheimer.

« La maladie d’Alzheimer entraîne la destruction progressive de l’ensemble des neurones du cerveau », explique l’Institut Pasteur de Lille. Elle est souvent à l’origine d’une démence, c’est-à-dire une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et des capacités à réaliser des tâches du quotidien. Mais à quoi est-elle due ?

Deux lésions sont mises en causes dans la maladie d’Alzheimer.

Il y a, d’une part, la formation d’agrégats de la protéine dite Bêta-amyloïde autour des neurones. Ces plaques amyloïdes sont aussi appelées plaques séniles. D’autre part est impliquée une dégénérescence neurofibrillaire, c’est-à-dire la formation de filaments à l’intérieur des neurones. C’est la protéine Tau qui en est à l’origine.

Des symptômes divers
Le plus souvent, les symptômes apparaissent quelques années après l’apparition des premières lésions dans le cerveau, « car le cerveau humain arrive à compenser un temps les pertes neuronales engendrées », analyse l’Institut Pasteur. Parmi les symptômes les plus fréquents : la perte de mémoire, en particulier les souvenirs récents, les difficultés de langage, la désorientation spatio-temporelle, la perte d’objets, une altération du jugement et du comportement, un changement de personnalité et une perte de motivation.

Pour prévenir les maladies neurodégénératives, il est possible d’agir à plusieurs niveaux.

D’abord : limiter le risque cardio-vasculaire, en contrôlant l’hypertension artérielle et le cholestérol notamment. Pour cela une alimentation équilibrée est nécessaire, associée à la consommation d’oméga 3 et d’antioxydants qui pourraient avoir un effet bénéfique d’après l’Institut Pasteur de Lilles.

« Les personnes qui consomment du poisson 2-3 fois par semaine seraient moins touchées par le déclin des fonctions cognitives. Quant aux antioxydants et aux dérivés xanthiques contenus dans le café et le thé vert, ils ralentiraient la détérioration de la mémoire », peut-on lire sur leur site. L’activité physique, adaptée en fonction de son âge et de ses besoins, est également préconisée.

Neuropsychologues et chercheurs recommandent aussi fortement l’entraînement cérébral pour ralentir l’apparition de la maladie et de ses symptômes. En outre la lecture, les sudokus, les mots-croisés mais aussi les activités manuelles, le bricolage et le jardinage par exemple.

afp

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