Les estimations de la Banque africaine de développement (Bad) révèlent que le Produit intérieur brut (Pib) réel moyen de l’Afrique s’est réduit à 3,2 % en 2023, contre 4,1 % en 2022. La dynamique de reprise de la croissance en Afrique a ralenti dans le contexte des multiples crises de ces dernières années, a déclaré le président de la Banque africaine de développement (Bad) en marge de la 37e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine tenue à Addis Abeba (Éthiopie) le 16 février 2024.
Ces estimations contenues dans l’édition de février 2024 du rapport « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » du Groupe de la Banque africaine de développement présenté à cette occasion relèvent que malgré un environnement économique mondial et régional difficile, quinze pays africains ont enregistré une croissance de leur production de plus de 5%.
Le rapport montre que l’Afrique devrait rester la région du monde qui connaît la croissance la plus rapide après l’Asie, dépassant la moyenne mondiale de 3% en 2023. Selon nos prévisions, dit le président de la Bad, Akinwumi A. Adesina, l’Afrique comptera 11 des 20 économies mondiales avec la croissance la plus rapide en 2024.
« Nous prévoyons que la croissance sur le continent rebondira à 3,8 % en 2024 », confie-t-il. Avant d’ajouter qu’ils s’attendent à ce que cette croissance soit généralisée, bien que des goulots d’étranglement subsistent sur le plan de l’offre intérieure, comme les déficits dans la production d’électricité.
A l’en croire, les pressions inflationnistes en Afrique se sont intensifiées et restent fortement ancrées, à la traîne des améliorations observées dans le reste du monde. En ce sens, M. Adesina fait savoir que l’inflation moyenne est restée élevée, estimée à 17,8 % en 2023, son plus haut niveau depuis plus d’une décennie.
Le président de la Bad note, dans la foulée, que les déficits budgétaires se sont améliorés, la reprise plus rapide que prévu après la pandémie ayant contribué à consolider les recettes.
Il explique à ce titre que cela a conduit à une stabilisation du déficit budgétaire moyen à 4,9% en 2023, comme en 2022, et nettement inférieur au déficit de 6,9% enregistré en 2020.
Pour lui, cette stabilisation est également due aux mesures d’assainissement budgétaire, en particulier dans les pays présentant un risque élevé de surendettement. Il soutient enfin que « l’économie mondiale étant en proie à l’incertitude, les situations budgétaires du continent africain resteront vulnérables aux chocs mondiaux ».
Ce rapport est une publication semestrielle que la Bad fait paraître à l’occasion du premier et du troisième trimestre de chaque année.
Il complète, selon le président de l’institution, le rapport « Perspectives économiques en Afrique », publication phare annuelle de la Bad, que les autorités lancent lors de des assemblées annuelles qui se déroulent en mai.
Actu-Economie