Ce mardi 20 février 2024, l’ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, est jugé pour trafic de drogue et trafic d’armes présumé à New York, quelques années seulement après avoir quitté ses fonctions.
La justice peut parfois être très rapide. Il y a un peu plus de deux ans, Juan Orlando Hernandez présidait encore aux destinées de son pays. Il était considéré comme un monsieur propre pour le Honduras, et même initialement considéré par l’administration Trump comme un allié fiable dans la lutte contre le narcotrafic.
Mais parfois, les choses changent et les forces de l’ordre américaines ont accumulé les informations sur son rôle dans l’exportation de 500 tonnes de cocaïne vers les États-Unis pendant des années.
Pour les procureurs fédéraux américains, l’ancien président hondurien était en fait devenu un trafiquant de drogues et avait transformé son petit pays d’Amérique centrale en un « narco-État » avec l’aide de militaires, policiers et civils. Son ordonnance d’inculpation à New York l’accuse aussi de s’être enrichi avec l’argent de la drogue, d’avoir financé ses campagnes électorales et de s’être livré à de la fraude lors des élections de 2013 et 2017.
Résultat, il est arrêté, puis est extradé de façon spectaculaire et rapide après la fin de ses fonctions en 2022.
La justice américaine l’accuse d’avoir reçu des pots-de-vin pour des millions de dollars, il dénonce un complot et une vengeance des cartels. Il risque la prison à perpétuité. Plusieurs fois reporté depuis son extradition du Honduras vers les États-Unis en avril 2022, le procès de Juan Orlando Hernandez, 55 ans, doit se tenir pendant près d’un mois au tribunal fédéral de la juridiction du sud de New York, à Manhattan, l’un des plus importants parquets des États-Unis.
Ses co-accusés plaident coupables
Peine à laquelle son frère, l’ancien député Tony Hernandez, a déjà été condamné par le même tribunal new-yorkais pour des faits similaires. Les choses ne se présentent pas très bien pour l’ancien président, puisque deux de ses co-accusés, son cousin et l’ancien chef de la police du Honduras, ont choisi de lâcher et de plaider coupable.
Ils pourraient être les témoins vedettes de ce procès.
Une condamnation le ferait rejoindre d’autres anciens dirigeants latino-américains jugés et reconnus coupables aux États-Unis, comme le Panaméen Manuel Noriega en 1992 et le Guatémaltèque Alfonso Portillo en 2014. En 2023, l’ancien « tsar » mexicain de la lutte antidrogues, l’ex-ministre Genaro Garcia Luna, avait été jugé coupable à New York de trafic de stupéfiants. Sa peine de prison sera prononcée le 24 juin.
AFP