Soupçonnée de complicité dans un trafic, la maire de Canteleu démissionne pour « raisons de santé »

Mise en examen depuis 2022 pour complicité de trafic de stupéfiants et renvoyée en correctionnelle le 12 janvier 2024, la maire de Canteleu démissionne de son poste. Elle a donné l’information via un communiqué de presse et explique avoir pris cette décision pour des « raisons de santé », laquelle s’est « considérablement dégradée ».

Mélanie Boulanger démissionne. Maire de Canteleu (Seine-Maritime) depuis 2014, elle est soupçonnée de complicité de trafic de stupéfiants et a été renvoyée en correctionnelle, le 12 janvier, à la suite de la décision de deux juges d’instruction.

L’édile, qui avait jusque-là refusé d’envisager toute démission, a expliqué, dans un communiqué envoyé le mercredi 21 février 2024, prendre cette décision pour « raisons de santé ».

Dans cet écrit, Mélanie Boulanger clame une nouvelle fois son innocence : « Depuis dix ans, je me bats sans relâche contre l’insécurité en général et le trafic de stupéfiants en particulier. Je suis le premier maire à avoir déployé la vidéoprotection sur le domaine public à Canteleu, malgré les refus de subvention et les dégradations de caméras. »

Elle poursuit en disant avoir « constamment alerté les autorités policières et judiciaires sur les réalités cantiliennes » et avoir « communiqué des noms, des lieux, des habitudes », au détriment de sa sécurité : « Même lorsque j’ai signalé aux plus hautes autorités les menaces que j’avais reçues, aucune protection ne m’a été proposée. »

« C’est franchement le monde à l’envers »
Sur son renvoi en correctionnelle, l’élue n’y va pas par quatre chemins pour montrer son incompréhension totale : « Depuis deux ans et demi, je dois me battre aussi contre une accusation de « complicité » surréaliste. Cette accusation me salit et me fait souffrir, autant qu’elle abîme l’image de notre ville et celle de ma famille.

C’est franchement « le monde à l’envers », tant j’ai lutté de toutes mes forces contre le mal qui gangrène notre ville ! Mais cette accusation persiste, comme un atroce rouleau compresseur, qui me broie chaque jour un peu plus. »

Démission du conseil régional
Expliquant que « sa santé s’est considérablement affaiblie », Mélanie Boulanger écrit : « L’annonce de mon renvoi devant un tribunal correctionnel m’a cependant infligé une décompensation aussi inattendue que préoccupante. »

Avant de conclure ainsi : « Ce combat médical est le seul qui ne soit pas compatible avec les lourdes responsabilités de maire, et c’est pourquoi je suis contrainte d’y renoncer. »

Si elle n’est plus maire de Canteleu, Mélanie Boulanger restera tout de même membre du conseil municipal et du conseil métropolitain. Mais le communiqué indique qu’elle a également démissionné de son mandat de conseillère régionale.

Pour l’heure, aucune date de procès n’a encore été communiquée, et l’élue reste présumée innocente.

ouest-france

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