En 2022, l’Afrique subsaharienne comptait 980 millions d’abonnements aux services de téléphonie mobile, dont seulement 22 % étaient connectés à la 4G. En 2030, le taux d’adoption de la 4G ou de la 5G atteindra 66%.
La technologie mobile de quatrième génération (4G) devrait représenter 49 % du nombre total de connexions en Afrique subsaharienne d’ici 2030 alors qu’elle représentait 22 % en 2022. Quant au taux d’adoption de la 5G, il devrait atteindre 17% en 2030. C’est ce qu’indique l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie (GSMA) dans son rapport « The Mobile Economy : Sub-Saharan Africa » publié en novembre 2023.
La GSMA explique que cette croissance de l’adoption de la 4G sera notamment favorisée par la poursuite des efforts en faveur de la modernisation et de l’expansion de leurs réseaux télécoms. L’organisation prédit que les opérateurs de la région dépenseront 75 milliards $ dans leurs réseaux télécoms au cours de la période 2023-2030, principalement pour la 4G.
L’adoption de la 4G sera également accélérée par les efforts déployés pour rendre les appareils 4G abordables.
La GSMA estime qu’il y aura plus de 1,2 milliard de smartphones en Afrique subsaharienne d’ici 2030, soit un taux d’adoption de 88 %. On assistera donc au cours des prochaines années à la multiplication des partenariats entre les opérateurs télécoms, les fabricants d’appareils et les gouvernements pour gérer les coûts et proposer des plans de financement aux clients.
Les prédictions de la GSMA sur l’évolution du taux d’adoption de la 4G sont soutenues par Ericsson.
Dans son rapport « Ericsson Mobility Report » publié en novembre 2023, la société technologique suédoise estime que la 4G représentera 49 % du nombre total de connexions en Afrique subsaharienne d’ici 2029 avec pour forces motrices, des perspectives économiques positives et des mesures réglementaires avant-gardistes pour étendre la couverture du réseau.
« La prévalence de la 4G est sur le point de redéfinir la façon dont les communautés s’engagent dans les services numériques, que ce soit pour l’éducation, le commerce, les soins de santé ou les interactions sociales.
Les fournisseurs de services d’Afrique subsaharienne se transforment en entreprises technologiques et intègrent les services d’argent mobile dans leurs portefeuilles numériques. Ce changement ne favorise pas seulement l’inclusion financière dans la société, mais augmente également de manière significative les revenus des fournisseurs de services, en complément des services traditionnels de voix et de données », peut-on lire dans le rapport d’Ericsson.
Les opérateurs télécoms, principaux bénéficiaires
L’augmentation du taux d’adoption de la 4G en Afrique subsaharienne devrait profiter en grande partie aux opérateurs de téléphonie mobile qui verront une augmentation du nombre de leurs clients. A l’échelle régionale, le nombre total d’abonnements aux réseaux de téléphonie mobile (total des connexions SIM) devrait atteindre 1,13 milliard en 2029 contre 900 millions en 2022, selon Ericsson. Ce chiffre représente un taux de croissance annuel composé de 3 %.
Sur la période, on assistera également à une augmentation du trafic dans un contexte où les consommateurs expriment un besoin sans cesse croissant en connectivité Internet à haut débit.
Ericsson estime que le trafic de données mobiles par smartphone passera de 5 gigabits par mois en 2022 à 23 Gb/mois en 2029. Plus modérée, la GSMA s’attend à ce que le trafic de données mobiles par smartphone quadruple dans la région au cours des cinq prochaines années pour atteindre 19 Gb par mois, contre 4,7 Gb par mois en 2022.
Satisfaire à la demande croissante en connectivité à haut débit contribuera à augmenter les revenus des opérateurs télécoms. Le total des recettes des sociétés télécoms devrait passer de 48 milliards $ en 2022 à 58 milliards $ en 2030, selon la GSMA.
La 4G soutiendra les ambitions de transformation numériques des gouvernements
Une plus grande adoption de la 4G est une bonne nouvelle pour les gouvernements dans un contexte de transformation numérique où ils cherchent à numériser les services (administration publique, finance, soins de santé, éducation). Les Etats pourront également profiter de l’écosystème pour accélérer le développement socioéconomique. La GSMA estime que le mobile contribuera à hauteur de 210 milliards $ au PIB de l’ASS en 2030 contre 170 milliards $ en 2022.
ecofin