L’imam du Gard Mahjoub Mahjoubi expulsé vers la Tunisie « moins de 12 heures après son interpellation », se félicite Gérald Darmanin

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur les réseaux sociaux ce jeudi 22 février en soirée, que l’imam du Gard dont les propos ont provoqué l’ouverture d’une enquête pour apologie du terrorisme, a été expulsé du territoire français.

L’imam Mahjoub Mahjoubi, visé par une enquête pour apologie du terrorisme et des prêches radicaux, a été expulsé ce jeudi soir vers la Tunisie « moins de 12 heures après son interpellation » à Bagnols (Gard), a annoncé Gérald Darmanin. Dans un message posté sur X (anciennement Twitter), le ministre de l’Intérieur a fait valoir que la décision visant l’imam de nationalité tunisienne était « la démonstration que la loi immigration, sans laquelle une telle expulsion aussi rapide n’aurait pas été possible, rend la France plus forte ».

Accusé d’avoir proféré dans des prêches des appels à la haine visant les femmes, les Juifs ou une société française « pourrie », l’imam tunisien de la mosquée de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, Mahjoub Mahjoubi a été arrêté ce jeudi à son domicile et expulsé vers la Tunisie quelques heures plus tard.

Installé en France depuis le milieu des années 1980, père de quatre enfants, Mahjoub Mahjoubi a « fait l’objet d’une visite domiciliaire et d’une interpellation », avait précisé plutôt dans la journée sur X Gérald Darmanin, qui avait réclamé dimanche le retrait de son titre de séjour.

Il a à nouveau fustigé jeudi un « +imam+ radical aux propos inacceptables ».

Mahjoub Mahjoubi s’était fait connaître il y a quelques jours pour une vidéo circulant sur les réseaux sociaux dans laquelle il qualifiait le « drapeau tricolore » – sans préciser s’il s’agissait du drapeau français – de « drapeau satanique » qui n’aurait « aucune valeur auprès d’Allah ». Il s’était défendu lundi en évoquant un « lapsus », expliquant qu’il dénonçait en réalité les rivalités entre supporters des pays du Maghreb lors de la récente Coupe d’Afrique des nations de football.

Les prêches analysés « recèlent bien d’autres choses que ce pseudo lapsus », avait répliqué mardi le préfet du Gard Jérôme Bonet sur franceinfo. Si l’on en croit l’arrêté d’expulsion, les propos reprochés à l’imam tunisien couvrent un champ bien plus large que le débat autour du drapeau.

« Conception rétrograde et violente »
Dans des prêches des 2, 9 et 16 février « portant sur les signes annonciateurs de la Fin des Temps », Mahjoub Mahjoubi « a véhiculé une conception littérale, rétrograde, intolérante et violente de l’islam, de nature à encourager des comportements contraires aux valeurs de la République, la discrimination à l’égard des femmes, le repli identitaire, les tensions avec la communauté juive et la radicalisation jihadiste », relève l’arrêté.

Les autorités françaises accusent aussi l’imam de « propos haineux et discriminatoires à l’égard des non-musulmans et de la société française » qu’il aurait décrite comme « belliqueuse et pourrie ».

Toujours selon l’arrêté ministériel, l’imam désignait devant ses fidèles « le peuple juif comme un ennemi ». Il appelait « à la destruction de la société occidentale jugée décadente » et faisait « l’éloge de la charia, seule loi légitime et juste à ses yeux », selon la même source. Le 2 février, il déplorait que « les mosquées ne produisent plus de combattants comme au temps du prophète ».

ladepeche

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