Ukraine: à Koupiansk, le quotidien difficile d’habitants épuisés par deux années de guerre

L’Ukraine est entrée dans sa deuxième année de guerre à grande échelle avec la Russie, avec des difficultés qui s’accumulent en plusieurs points de la ligne de front. C’est le cas dans la région de Koupiansk, dans le nord-est, où les militaires ukrainiens renforcent leurs lignes de défense.

Située à moins de 10 kilomètres du front, la ville a vécu l’occupation russe entre février et septembre 2022. Elle a été reprise par les Ukrainiens au prix d’âpres combats, mais l’armée russe tente aujourd’hui de regagner les lieux. Pour les habitants qui ont décidé de rester, le quotidien est difficile.

Des camions et des véhicules militaires traversent Koupiansk (oblast de Kharkiv), ville dévastée alors que l’Ukraine vient de commémorer les deux ans du début de l’invasion russe.

Des employés municipaux en gilets fluorescents s’activent à calfeutrer les fenêtres d’un immeuble touché par un bombardement la veille. Des soldats, des personnes âgées font la queue dans l’épicerie bien fournie de Valentina. Régulièrement, des explosions sourdes se font entendre.

« Il m’arrive d’avoir peur, mais je suis restée pour les gens, pour les militaires.

On ne ressent plus vraiment d’optimisme, les gens sont fatigués, parce que rien ne bouge dans le bon sens. C’est un peu la déprime, surtout quand on entend les combats. Il ne nous reste plus qu’à prier : tenez-bon, les gars ! On est derrière vous, mais tenez-bon », explique la commerçante.

Sur le marché, les stands d’équipements militaires sont plus nombreux que les étals de viande et de lard fumé.

Rouge à lèvres et tenue soignée, Tatiana, 70 ans, enseignante en économie-gestion à la retraite, est venue s’approvisionner. Son mari est parti se réfugier à Kharkiv, mais elle n’a pas voulu le suivre : « On a une vie très difficile. Avant-hier, il y a eu des bombardements aériens.

Ils ont largué 12 bombes. Les Russes nous font des misères. C’est le meurtre du peuple ukrainien. J’attends qu’ils arrêtent enfin de tirer. »

Un explosion plus forte retentit. Tatiana sourit : « Ça, ce sont les nôtres qui tirent. »

rfi

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