Comment marche Meuf, le réseau social 100 % féminin ?

Violences sexuelles, règles, avortement, sexualité… Sur Meuf, les meufs parlent de leur quotidien sans crainte

Un refus ouvre parfois des portes. Après avoir présenté sans succès son idée de réseau social 100 % féminin dans Qui veut être mon associé ?, Claire Suco n’a pas baissé les bras. Et sa marque de vêtements, Meuf, est devenue un Instagram féminin. L’entrepreneuse a expliqué à 20 Minutes le concept de sa plateforme.

A l’origine, c’est quoi Meuf ?

Claire Suco crée sa marque de vêtements en 2017. Dès l’origine, le ton est donné : « des vêtements avec des messages engagés pour les femmes et des culottes menstruelles », raconte-t-elle. Le projet, ouvertement féministe avec un premier modèle de tee-shirt scandant « gros ovaires », prend de l’ampleur.

Meuf collabore ainsi avec Angèle pour le clip de #Balancetonquoi, avec d’autres artistes comme Blissim ainsi qu’avec le collectif Nous Toutes. La communauté grandie aussi, au point de compter aujourd’hui près de 180.000 followers sur Instagram. Une communauté de femmes, qui parlent beaucoup aux membres de l’équipe.

« L’idée s’est construite avec la communauté », explique Claire Suco. En messages privés, les femmes « abordaient beaucoup de sujets, demandaient des conseils. Mais tout passait par nous car elles n’osaient pas poster directement ces questions sur leurs réseaux sociaux », notamment par peur d’être cyberharcelées.

Claire Suco puise aussi dans sa propre expérience : un avortement mal vécu, dont elle n’a pas pu parler. L’idée est alors de concrétiser ce que Meuf est déjà : « un espace où les femmes se sentent en sécurité, n’ont pas de charge mentale », parlent de ce qu’elles vivent au quotidien. Règles douloureuses, violences sexuelles, monde du travail, sexualité… Bref, une vrai safe place féministe.

Mais comment ça marche ?

Pour s’assurer une communauté uniquement féminine, « on demande la carte d’identité pour s’inscrire », qu’un prestataire vérifie. Et pour les femmes trans qui n’auraient pas encore fait de démarche administrative, « notre prestataire est en train de faire des tests », rassure la jeune femme. « En attendant, on vérifie manuellement en demandant aux gens de nous envoyer un mail. »

Pour s’assurer de rester une vrai safe-place, le réseau social maintient « une politique de modération très stricte, car il existe aussi des femmes malveillantes ». En coulisses, Meuf « discute avec la communauté LGBT+ pour construire un produit qui leur convient aussi ».

Un peu à la manière d’Instagram, Meuf permet de « poster des photos, des vidéos, du texte ou des messages vocaux, on peut s’abonner à d’autres utilisatrices ».

Mais Claire Suco veut pousser le concept encore plus loin. « On met au point une carte interactive avec plein de ressources pour les femmes : où trouver un tampon en urgence, les commerces tenus par une femme à proximité si on ne se sent pas en sécurité… » Une carte construite « au fur et à mesure, avec la communauté ». En vraie sororité.

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