Appelée Mycoplasma pneumoniae, cette bactérie qui se transmet par les postillons, peut engendrer toux, rhume et même pneumonie. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au magazine de la santé sur France 5.
franceinfo : Cette bactérie a atteint des niveaux records ces derniers mois ?
Géraldine Zamansky : Exactement, en quelques mois, Mycoplasma pneumoniae, a été six fois plus souvent détectée qu’avant 2020, selon le bilan publié ces jours-ci par Santé publique France. Et encore, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, puisqu’en général cette bactérie nous contamine très discrètement.
Surtout chez les enfants, elle provoque souvent un simple rhume et personne n’en fait le diagnostic. Mais elle se transmet facilement par les postillons, et peut aussi entraîner, comme son nom l’indique, des pneumonies, des infections des poumons.
C’est bien la responsable de l’inquiétante épidémie chinoise qui a touché des enfants chinois cet automne ?
L’Organisation Mondiale de la Santé avait appelé à la vigilance. Et la surveillance organisée par nos autorités sanitaires cet hiver, permet d’espérer que l’épidémie a enfin atteint son pic début janvier.
En première ligne, le Pr Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux m’en a décrit les symptômes. Ce “mycoplasme” déclenche d’abord une fièvre moins brutale, plutôt autour de 38°, que le premier coupable de pneumonies, le pneumocoque. Mais avec une toux d’emblée plus présente.
Et surtout, une fois sur 4, une atteinte de la peau, comme des plaques sur le corps, ou des formes impressionnantes au niveau de la bouche et les yeux par exemple.
Et encore d’autres symptômes étranges ?
Oui, le Pr Cazanave tient aussi à signaler les très rares signes neurologiques, comme un changement de comportement, surtout chez les enfants. Il faut alors réagir vite. Avec des antibiotiques adaptés. D’ailleurs, le diagnostic de cette bactérie est souvent réalisé quand la fièvre persiste après une ordonnance d’amoxicilline, l’arme efficace contre le pneumocoque.
Le problème, c’est que le test diagnostique par PCR, bien connu pour le Covid, n’est pas encore remboursé en ville. Alors il est surtout réalisé à l’hôpital, pour les patients les plus graves. Ce sont en majorité des adolescents ou des jeunes adultes.
Passé la période aiguë, ils se plaignent souvent d’une toux persistante pendant un à deux mois. C’est la conséquence de l’inflammation particulière provoquée par ce mycoplasme. Là, le Pr Cazanave insiste sur l’importance d’une radio de contrôle pour vérifier qu’il n’y a rien d’anormal, et il se veut rassurant : en général, ça finit par s’arrêter.
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