L’exécutif corse est invité place Beauvau lundi pour une réunion déterminante afin d’avancer sur le statut d’autonomie de l’île promis par le président de la République.
Un dîner décisif pour l’avenir de la Corse. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin reçoit lundi 26 février au soir des élus corses pour avancer sur le statut d’autonomie promis par Emmanuel Macron en septembre dernier. Le chef de l’État prévoit d’engager une réforme de la Constitution pour y inscrire la spécificité de l’île. La réunion de lundi soir est déterminante parce que le processus n’a jamais été aussi loin pour aboutir à l’autonomie et qu’il peut s’interrompre à tout moment.
C’est la dernière ligne droite et la pression est maximale pour les élus corses reçus place Beauvau.
Il faut une même écriture, du côté du gouvernement et du côté corse, pour définir ce qu’est « l’autonomie à la corse », « une autonomie dans la République », selon les formules d’Emmanuel Macron en septembre dernier. Le ministre de l’Intérieur, en première ligne dans ce dossier, présente sa version lundi soir aux élus corses. Tous sont conviés, sauf les nationalistes. Une version qui sera « amendable ». Les Corses viennent eux aussi avec leur copie, qui est un consensus entre les forces politiques de l’île.
Un consensus difficile à trouver
Emmanuel Macron leur avait donné six mois pour trouver ce consensus. Après des mois de tergiversations et un dernier coup de pression de Gérald Darmanin dans Corse-Matin le 16 février, les élus insulaires sont tombés d’accord sur le fil, en fin de semaine dernière.
Ils sont unanimes sur plusieurs points, notamment sur les termes à inscrire dans la Constitution : la reconnaissance d’une « communauté insulaire, historique, linguistique et culturelle ayant développé au fil des siècles un lien fort et singulier avec sa terre : l’île de Corse ».
Les termes sont précis, cela peut sembler anecdotique mais l’idée est de permettre de faire évoluer le statut de la langue, c’est-à-dire de donner plus de place à la langue corse, à côté du français. Faire évoluer aussi le statut de résident pour faciliter l’accès à la propriété sur l’île.
Et encore quelques blocages
La langue corse dans l’administration et le statut de résident sont des points crispants pour l’exécutif. Et même entre les élus corses, il y a des divisions et des divergences. Les nationalistes veulent aller plus loin et obtenir la possibilité de voter des lois sur l’île, pour qu’elles puissent être adaptées à la Corse. Mais les forces de droite s’y opposent.
Et l’exécutif rappelle que pour pouvoir modifier la Constitution, il ne faut pas seulement un compromis avec les élus corses, mais aussi avec les sénateurs de droite, majoritaires dans le congrès qu’il faudra réunir à la toute fin du processus.
franceinfo