Un « sursaut » des alliés de l’Ukraine est « nécessaire », affirme Emmanuel Macron

Face à une situation critique pour l’Ukraine, fragilisée par l’invasion russe et en attente d’aides militaires occidentales, une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement européens sont réunis lundi à Paris. Lors d’une prise de parole devant les dirigeants, le président français Emmanuel Macron a assuré que « notre sécurité à tous est aujourd’hui en jeu ».

Réunion internationale de soutien à Kiev. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, essentiellement européens, sont réunis lundi 26 février à Paris pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine, très fragilisée face aux troupes russes et en attente des armes occidentales nécessaires à sa survie.

À l’ouverture de la conférence au Palais de l’Élysée, le président Emmanuel Macron a assuré que « notre sécurité à tous est aujourd’hui en jeu », affirmant qu’un « sursaut » des alliés de l’Ukraine est « nécessaire » et « implique des décisions fortes » pour « faire plus ».

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le chef de l’État polonais Andrzej Duda, ainsi qu’une quinzaine de Premiers ministres de pays de l’UE figurent parmi les invités conviés par Emmanuel Macron.

Faire « plus et mieux »

La victoire ou la défaite de l’Ukraine « dépend de vous », a lancé dimanche à ses alliés le président Volodymyr Zelensky, qui ouvrira la conférence par une allocution en visioconférence.

Les Ukrainiens accumulent depuis quelques semaines les revers dans l’est, notamment avec la perte il y a plus d’une semaine de la ville forteresse d’Avdiïvka, et, ce lundi, leur retrait du village de Lastotchkyné, près d’Avdiïvka.

Alors que la guerre de la Russie contre l’Ukraine est entrée dans sa troisième année et que l’aide américaine, cruciale pour Kiev, est bloquée au Congrès par les Républicains de Donald Trump, les Européens veulent faire « plus et mieux », selon l’Élysée.

« La Russie du président Poutine ne doit pas compter sur une quelconque lassitude des Européens », a assuré Emmanuel Macron sur X samedi, le jour anniversaire des deux ans de l’invasion russe.

Le chef de l’État français avait également appelé il y a quelques jours à un « sursaut collectif » face à une Russie jugée de plus en plus agressive en Europe, par le biais des attaques cyber et informationnelles.

« Notre soutien à long terme doit se poursuivre »

« Il s’agit de contredire l’impression que les choses sont en train de se déliter, de réaffirmer que nous ne sommes pas fatigués et que nous sommes déterminés à faire échec à l’agression russe. Nous voulons envoyer le message clair à Poutine qu’il ne l’emportera pas en Ukraine », insiste la présidence française.

Au cœur des discussions, la question lancinante des fournitures d’armes, dont la moitié, selon Kiev, sont livrées avec retard.

« Les armes promises doivent arriver sur le front. Notre soutien à long terme doit se poursuivre », a déclaré sur X la Première ministre estonienne Kaja Kallas à son arrivée à Paris, rappelant que l’aide militaire de l’Estonie était égale à 0,25 % de son PIB sur les quatre prochaines années.

« Chacun fait tout ce qu’il peut en matière de livraisons d’armes. Il faut que nous puissions tous ensemble faire mieux, chacun selon ses capacités », souligne la présidence française, alors que certains Européens, notamment les Français et les Allemands, s’accusent plus ou moins ouvertement de ne pas en faire assez.

Accords de sécurité

Plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, ont signé des accords de sécurité bilatéraux avec Kiev ces dernières semaines mais l’UE, qui a livré depuis le début de la guerre pour 28 milliards d’euros d’aide militaire, peine à tenir ses engagements, en particulier en matière d’obus.

« Les Européens ont les moyens de faire des choses significatives », a relevé vendredi l’ancienne diplomate américaine Debra Cagan au cours d’une conférence du centre de réflexion américain The Atlantic Council.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 24 février 2024 à Kiev.
Mais « si l’Ukraine avait déjà eu les avions de combat F16, si elle avait les (missiles) Taurus de l’Allemagne, nous verrions un conflit entièrement différent aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

 

« L’indécision cause davantage de morts et de destructions », a-t-elle mis en garde.

L’aide américaine de 60 milliards de dollars est par ailleurs bloquée au Congrès depuis des mois.

L’Ukraine est persuadée que les États-Unis ne l' »abandonneront pas » face à la Russie et finiront par voter ce paquet, a déclaré dimanche le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.

AFP

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