Un premier bateau empruntant un couloir maritime entre Chypre et la bande de Gaza pour livrer de l’aide humanitaire au territoire palestinien au bord de la famine a quitté mardi matin le port chypriote de Larnaca, a indiqué à l’AFP l’une des deux ONG chargée de cette opération.
Le navire de l’ONG espagnole Open Arms, transportant des vivres qui doivent être distribuées à Gaza par l’organisation du chef hispano-américain José Andrés, World Central Kitchen, « est parti » vers 6h50 TU ce 12 mars, a déclaré à l’Agence France Presse, Laura Lanuza, porte-parole d’Open Arms. Ce bateau, baptisé Open Arms, du même nom que l’ONG qui l’opère est d’ordinaire utilisé pour faire des sauvetages de migrants en Méditerranée.
Il doit transporter avec lui un dispositif de plate-forme flottante pour permettre le débarquement de l’aide humanitaire une fois arrivé à Gaza car il n’y a pas de port opérationnel dans l’enclave.
Le navire devrait mettre deux jours pour accomplir les 370 km qui séparent Larnaca de Gaza.
Ce bateau transporte environ 200 tonnes de vivres (riz, farine, conserves…) qui doivent être distribuées à Gaza par l’organisation World Central Kitchen (WCK) du chef hispano-américain José Andrés, qui a déjà des équipes à Gaza depuis le début de la guerre, écrit encore l’AFP.
Un test pour Chypre, un espoir pour Gaza
Le président de la République, Nikos Christodoulides s’est personnellement impliqué dans la mise en place de ce couloir humanitaire, raconte notre envoyée spéciale à Chypre, Sophie Guignon. C’est un test pour Chypre, petit état de l’est de la Méditerranée, qui a rejoint l’Union européenne en 2004 et qui se retrouve au cœur de l’attention internationale dans l’une des plus grave crise humanitaire de ces dernières décennies.
Cependant, cette option de corridor humanitaire maritime vers Gaza – bien que louable – sera moins efficace que le transport routier.
Des centaines de camions attendent de pouvoir entrer dans la bande de Gaza via Rafah en Égypte ou par le point de passage de Kerem Shalom. Israël, qui assiège l’enclave depuis le 9 octobre 2023, ne laisse entrer l’aide qu’au compte-goutte. Du coup, nombre d’experts dans l’acheminement de l’aide humanitaire s’accordent à dire que ce corridor humanitaire maritime sera bien en peine d’empêcher une famine à Gaza.
RFI