L’humoriste de France Inter revient sur la polémique qui a entouré sa blague impliquant le Premier Ministre israélien dans un livre intitulé « Dans l’oreille du cyclone ».
De France Inter à la police judiciaire, ou l’histoire d’une blague qui a pris « des proportions démesurées », selon Charline Vanhoenacker. Son auteur – l’humoriste Guillaume Meurice – revient pour la première fois sur sa comparaison du Premier Ministre israélien à « une sorte de nazi, mais sans prépuce » dans un livre intitulé Dans l’oreille du cyclone, qui paraît ce vendredi 15 mars, aux éditions du Seuil.
De son emballement médiatique sur le plateau de Pascal Praud à sa convocation dans une enquête pour « injure raciale » et « provocation à la haine », en passant par l’avertissement de la patronne de Radio France et les nombreuses menaces de mort… Rien n’est mis de côté.
Le journal de bord du chroniqueur du Grand dimanche soir tient sa promesse, celle d’aborder de son point de vue teinté d’humour la polémique qui a suivi sa blague du 27 octobre dernier sur Benyamin Nétanyahu, donnée en ouverture d’un micro-trottoir au salon Kidexpo.
En revanche, n’espérez pas y trouver des excuses. Il n’y en a pas.
« Le piège est tendu. M’excuser ou m’expliquer sur cette blague en la liant aux actes d’abrutis haineux ferait immédiatement de moi, au pire un complice, au mieux un irresponsable qui n’a pas maîtrisé ses propos », explique Guillaume Meurice dans les premières pages.
Les explications de Guillaume Meurice
« Des gens se sont sentis blessés, lui dit-on. C’est l’élément [que Sibyle Veil] répète pour me demander encore durant de longues minutes de prendre la parole. » Lui ne démord pas. C’est toujours le cas avec ce type d’humour, estime-t-il, rappelant les menaces qu’il a reçues pour sa caricature de Mahomet en 2015 « ou après avoir taquiné des cathos intégristes devant leur fief de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ».
Devant son refus d’exprimer des regrets, la direction le sanctionne d’un avertissement, le 6 novembre.
Les accusations d’antisémitisme à son encontre pleuvent de toutes parts et le poussent finalement (cinq jours plus tard) à noter dans son journal quelques explications. « Dans ma blague, j’utilise le terme ’nazi’ comme quelque chose d’infamant, de disqualifiant. Je ne fais pas l’apologie du nazisme, ni même ne minimise le terme.
Je m’en sers au contraire pour décrire avec outrance la politique meurtrière d’un homme », précise Guillaume Meurice.
Avant d’ajouter : « Il semble alors bien que l’accusation qui voudrait m’associer à une quelconque forme de bienveillance vis-à-vis d’un mouvement de pensée fasciste tombe à plat. Si j’avais plaisanté en disant ’une sorte de Nordahl Lelandais’ ça n’aurait pas été davantage pour glorifier le tueur en série. »
Le but du livre
Plus loin, il rappelle que la comparaison « n’avait aucune autre vocation que de désigner uniquement le Premier Ministre israélien, et non les Juifs du monde entier, comme certaines personnes essayent de le faire croire ». Comment s’opposer à l’extrême droite qui impose son récit ? Guillaume Meurice s’interroge.
Le but de son livre n’est pas de remettre une pièce dans la machine, comme il a pu l’indiquer dans une interview pour Le Parisien, ce lundi 11 mars.
Mais plutôt de donner son avis – « puisqu’au centre de ce tourbillon médiatique » – sur la manière dont beaucoup d’autres « déclarations sorties de leur contexte » alimentent un système visant à taire et réduire « d’autres discours plus solidaires ».Le HuffPost