Le navire humanitaire de SOS Méditerranée a procédé mercredi au sauvetage de 25 migrants qui se trouvaient à bord d’un canot pneumatique à la dérive depuis une semaine. Selon les survivants, au moins 60 personnes sont décédées pendant la traversée et leurs corps mis à l’eau.
L’Ocean Viking, le navire humanitaire de SOS Méditerranée, a secouru 25 personnes mercredi 13 mars au large de la Libye. Les exilés se trouvaient dans « une embarcation pneumatique » qui était à la dérive depuis « environ une semaine », a indiqué l’ONG dans un tweet.
« Les rescapés évoquent au moins 60 personnes qui seraient mortes en mer, donc plusieurs femmes et au moins un enfant », précise le service communication de l’ONG à InfoMigrants. L’embarcation était partie de Zawiya, en Libye.
« Le moteur a cessé de fonctionner au bout de trois jours de trajet ; ils ont donc dérivé pendant plusieurs jours sans eau ni nourriture ».
🔴 BREAKING
L'équipe de l'#OceanViking a porté secours à 25 personnes à bord d'une embarcation pneumatique repérée aux jumelles alors qu’elle était à la dérive dans la région de recherche et de sauvetage libyenne (dans les eaux internationales).
Un plan d’aide d’urgence médicale… pic.twitter.com/YipPlEBx8I— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) March 13, 2024
Un plan de secours médical massif a dû être mis en place pour prendre en charge les rescapés qui « se trouvaient dans un état physique et mental extrêmement précaire », poursuit l’ONG. Deux personnes ont été transférées par hélicoptère en Sicile.
L’OIM s’est déclarée « profondément troublée ».
Quelques heures plus tard, une nouvelle opération de secours a eu lieu. Cette fois-ci, 113 personnes ont été sorties de l’eau par l’Ocean Viking, dont deux enfants.
Plus de 200 morts en mer depuis janvier
Les traversées de la mer Méditerranée restent éminemment dangereuses. Une multitude de facteurs causent régulièrement des décès dans les canots d’infortune non-adaptés à des longs trajets en mer : les avaries moteur qui poussent les embarcations à la dérive, les noyades liées aux naufrages, la déshydratation, les bousculades et piétinements.
Sur les canots en bois disposant de cales, des migrants sont morts d’intoxication après avoir respiré pendant de longues heures les effluves de carburant qui s’échappent un moteur.
@infomigrants_fr 🌊 Sur les routes de l’exil, le phénomène des « bateaux fantômes » prend de plus en plus d’ampleur. Ce sont des embarcations de #migrants qui disparaissent des radars, sans laisser de trace, et en présageant souvent le pire : des na*frages invisibles. Journaliste : Louise Huet #mediterranee #migration #bateau
Beaucoup d’exilés souffrent également de graves brûlures liées au mélange d’eau de mer et de carburant.
SOS Méditerranée a secouru plus de 39 000 personnes depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale. Depuis le début de l’année, déjà 226 personnes sont mortes en mer.
L’ONG fait face à de nombreux obstacles juridiques – et politiques – depuis des années. Début février, le bateau humanitaire avait reçu un nouvel ordre de détention de 20 jours au port de Brindisi par les autorités italiennes. Ces dernières reprochaient au navire de ne pas avoir respecté la consigne donnée par des patrouilleurs libyens qui lui demandaient de quitter la zone pendant un sauvetage.
SOS Méditerranée dénonce des déclarations « mensongères ».
En 2023, 3 105 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée.
La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer.
Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.
infomigrants