Au menu, la candidature de Succès Masra à la présidentielle au Tchad, le trafic transit des pays de l’AES au port de Lomé, les mesures d’accompagnement pour les déguerpis en Côte d’Ivoire, le démenti de l’accord militaire entre la Russie et la RDC, pays qui a par ailleurs rétabli l’application de la peine de mort.
Tchad : Succès Masra annonce sa candidature à l’élection présidentielle du 6 mai 2024
Succès Masra, ancien opposant devenu Premier ministre au Tchad, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 6 mai 2024, promettant de servir, réparer, réunir et réconcilier le peuple. Sa décision est critiquée alors qu’il est accusé d’éliminer ses adversaires politiques. Cette annonce intervient après celle du chef de la Transition, Mahamat Idriss Deby.
Des doutes sur l’équité du scrutin émergent, avec une partie de l’opposition dénonçant une « mascarade ». Masra, qui avait été en exil après avoir été un opposant à Deby, est revenu au pays grâce à un accord de réconciliation en octobre 2023, suscitant des critiques sur sa cohérence politique.
Les pays de l’AES, Burkina Faso, Mali, Niger, représentent plus de 90% du trafic en transit du port de Lomé
Le port de Lomé, principal hub maritime d’Afrique de l’Ouest, est devenu crucial pour les échanges commerciaux des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Burkina Faso, le Niger et le Mali, qui représentent plus de 92 % du volume de transit en 2022. Cette tendance à la hausse depuis 2019 est le résultat des efforts du gouvernement togolais pour améliorer l’infrastructure logistique et renforcer la coopération commerciale avec ces pays.
L’augmentation constante du volume de transit vers le Burkina Faso et le Mali contraste avec une légère baisse vers le Niger.
L’importance stratégique croissante du port de Lomé est soulignée, devenant un point de passage essentiel reliant ces économies au marché mondial. Les autorités togolaises cherchent à renforcer leur position en lançant une offensive commerciale notamment des ajustements fiscaux entre autres afin d’attirer une part plus importante du marché sahélien, malgré la concurrence de Cotonou.
Le gouvernement ivoirien annonce une indemnisation de plus d’un million $ aux sinistrés des déguerpissements à Abidjan
Le gouvernement ivoirien a approuvé un plan de relogement pour les populations touchées par les déguerpissements à Abidjan. Ce plan inclut une aide financière par ménage, des mesures pour l’acquisition de parcelles et la création d’une cellule d’aménagement des quartiers précaires.
Ces actions font suite à des opérations de déguerpissement dans certaines communes, dans le cadre d’un programme visant à sécuriser les zones à risques. Parallèlement, le pays fait face à une augmentation des prix des services de base et à un déficit annuel de logements de 600 000 unités.
La RDC dément avoir signé un accord de coopération militaire avec la Russie
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a nié la signature d’un récent accord de coopération militaire avec la Russie, en réponse à des rapports médiatiques. Selon l’exécutif congolais, le projet d’accord en question est une initiative conjointe datant de 1999 et en cours d’examen, sans discussion bilatérale pour sa mise en œuvre actuelle.
La RDC est confrontée à une recrudescence des attaques rebelles, notamment du M23, mettant en danger la stabilité de l’est du pays.
En réponse, une mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe a été déployée en 2023. La Russie, déjà impliquée dans d’autres régions africaines via le groupe Wagner, suscite des inquiétudes avec cette annonce d’accord, alors que son influence croissante sur le continent est scrutée par les chancelleries occidentales.
La peine de mort sera à nouveau effectivement appliquée en République Démocratique du Congo
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a rétabli l’application effective de la peine capitale dans le pays en suspendant un moratoire sur les exécutions légales établi en 2003.
Cette décision vise à lutter contre la trahison et le terrorisme, dans un contexte de soupçons d’infiltration de l’armée et des institutions politiques par des éléments liés à la rébellion du M23. La mesure a été critiquée par des organisations de défense des droits de l’homme, qui la considèrent comme une grave régression en la matière.
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