Cote d’Ivoire – Exposition hommage à Monné Bou : 50 ans de mystère dévoilés

Quel est le secret de la peinture de Monné Bou ? C’est autour de cette question simple dans sa texture et combien complexe dans son essence que se tiendra une exposition hommage à l’artiste  au Musée des civilisations de Côte d’Ivoire, à Abidjan Plateau.

«Le premier artiste dont je suis tombée amoureuse est Monné Bou. Quand on connait la technique qu’il utilise pour produire, on ne peut qu’apprécier ce qu’il fait», situe Christelle Mangoua qui a en charge de monter l’exposition des 50 ans de pratique de l’artiste. Elle a animé une conférence de presse le mardi 27 février à la Galérie Houkami Guyzagn en compagnie de Mimi Errol, critique d’art et Amakan, peintre.

Intitulée «Monné Bou, le mystère du jet», la fête au maître vise à le célébrer en mettant en exergue aussi bien son travail artistique que sa personnalité.

«Nous avons décidé de faire une exposition approfondie.

Au regard de la qualité de son travail, nous n’avons pas voulu faire une simple exposition. Il s’agit pour nous de le présenter, montrer son travail et sa nouvelle orientation. L’âge ayant joué sur la gestuelle», relève Christelle Man­goua. L’expo­sition va se décliner en trois parties. La première phase est une expo documentaire qui répond à la question de «Qui est Monné Bou ?».

Mais aussi «sur quoi se base-t-on pour le dire ?».

Elle permettra de connaitre l’artiste à partir de documents administratifs, des images de ses expositions à New York, Sao Paulo, San Diego, Atlanta et bien sûr en Côte d’Ivoire.

La 2e phase est une expo rétrospective. Il sera question de scruter les différents styles et écritures de l’artiste, les revisiter par tranche de 10 ans. Un accent sera mis sur les changements opérés dans son travail. La troisième phase va magnifier le maître qu’il est devenu à travers les artistes qu’il a influencés soit par sa technique de peinture (des jeunes qui travaillent avec le jet) ou des taches (des tachistes), soit des artistes qui admirent son travail et son endurance.

«C’est une sorte de communication entre lui et la jeune génération», note Mme Mangoua.

Pour elle, Monné Bou a très bien documenté son travail depuis les années 1973, lors de sa première exposition à Marseille, jusqu’à ce jour. «Il nous a donné une panoplie de documents. Nous avons des photos, nous avons restauré certaines, on a même des diplômes pour comprendre son parcours et son cursus», admire-t-elle.

En prélude à cette exposition, l’artiste a repris le pinceau. Ainsi 16 toiles inédites, réalisées en moins d’un mois de travail, seront dévoilées aux amoureux de l’art.

Des pièces découlant d’une gestuelle unique, effectuée à une distance de 1 à 3 mètres. Vues d’abord comme des points, auxquels s’ajoutent de petits traits pour enfin donner des formes. Tout le mystère d’un artiste singulier nommé Monné Bou.

Farafinaculture

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