Abidjan, la capitale économique ivoirienne a abrité le 15 mars 2024, la cérémonie de lancement de l’édition de l’édition 2024, du Cyber Africa Forum.
Ce jour- là, le Cyber Africa Forum (CAF) a organisé une conférence de presse à la Tour C de l’Ivoire Trade Center, afin de revenir sur les principales thématiques qui seront abordées lors de la 4e édition du Caf, prévue les 15 et 16 avril prochains au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.
Réunis autour d’une discussion intitulée « Entre enjeux et opportunités : quel avenir pour l’IA en Afrique ? », les cinq experts présents ont partagé leurs points de vue et leurs perspectives sur ces sujets cruciaux pour façonner un avenir numérique plus sûr et plus prospère pour le continent.
Depuis sa première édition en 2021, le Cyber Africa Forum contribue à mettre à l’agenda les problématiques de la cybersécurité́ en Afrique, en plus de fournir une enceinte de dialogue, de réflexion, et de planification d’action pour leur résolution sur le continent.
Cette nouvelle édition abordera les liens entre cybersécurité et intelligence artificielle (IA), en mettant en lumière à la fois les opportunités qu’elles offrent et les menaces qu’elles posent.
Lors de cette rencontre avec la presse du vendredi 15 Mars, cinq experts ont pris la parole pour discuter des enjeux socio-économiques de l’IA en Afrique, explorer la relation complexe entre l’IA et la cybersécurité, et réfléchir à la manière de promouvoir une adoption éthique et responsable de l’IA sur le continent.
Il s’agit tout particulièrement de Franck KIÉ, fondateur et Commissaire général, Cyber Africa Forum ; Hervé BAH, Directeur Technology, Data & Cyber Risk Advisory, Deloitte ; Hervé IRO MONDOUHO, Territory Channel Manager North, West & Central Africa, Kaspersky ; Zagba SYLVESTRE, Chief Technical Officer, DataConnect, New Digital Africa et Raïssa BANHORO, Directrice, Simplon Côte d’Ivoire.
Cette dernière a dit qu’il est important de noter que l’IA n’est pas une technologie nouvelle.
« Mais depuis 2022, avec le lancement de ChatGPT, nous avons assisté à une démocratisation de l’IA générative, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives. Cette nouvelle force motrice que représente l’IA souligne l’importance de discuter des défis et des opportunités de cette technologie sur notre continent, en tenant compte de son intégration croissante dans nos vies quotidiennes. », a-t-elle ajouté.
L’intelligence artificielle promet en effet d’apporter des changements significatifs à divers secteurs d’activité, expliquait Hervé BAH, Directeur Technology, Data & Cyber Risk Advisory, Deloitte qui n’a pas manqué d’ajouter :« En Afrique, son impact potentiel est particulièrement visible dans l’agriculture tout d’abord, où elle peut optimiser les pratiques agricoles et améliorer les rendements.
Le secteur de la santé n’est pas en reste, l’IA pouvant faciliter les consultations à distance et améliorer les diagnostics par exemple. Dans l’éducation également, cette technologie promet une transformation majeure, offrant de nouvelles opportunités d’apprentissage et de développement. »
L’IA peut également être utilisée pour renforcer la cybersécurité
De l’avis de Zagba SYLVESTRE, l’un des panéliste, « Tout système a des vulnérabilités », Dans ce contexte, a-t-il ajouté, « Elle offre la possibilité de mieux appréhender les menaces en analysant et en décryptant les comportements des actes malveillants. Grâce à cette capacité, il devient dès lors possible d’anticiper les actions des hackers, accélérant ainsi la détection et le blocage des menaces de manière plus efficace. »
Cependant, si l’IA renforce la cybersécurité en permettant une réponse plus rapide et proactive aux attaques, elle permet également aux acteurs malveillants de lancer des attaques plus sophistiquées. Par conséquent, il est impératif de renforcer les processus de cybersécurité, le risque cyber étant aujourd’hui dans l’un des 3 principaux risques identifiés dans les entreprises, soulignait Hervé BAH.
L’erreur étant avant tout humaine, le renforcement de la cyber résilience doit avant tout passer par la formation et la sensibilisation des collaborateurs aux risques auxquels ils peuvent être confrontés dans une ère de plus en plus digitalisée.
« Dans le cadre de notre étude réalisée auprès de 350 entreprises, 54% des sondées ne disposaient pas de politique de sensibilisation pour leurs employés », alarmait Hervé IRO MONDOUHO, Territory Channel Manager North, West & Central Africa, Kaspersky, avant de conclure « L’humain, perçu comme le maillon faible dans la chaîne de sécurité, peut donc être transformé en maillon fort grâce à la formation et la sensibilisation. »
Outre sensibiliser et former aux bonnes pratiques, il est également essentiel d’investir dans les infrastructures technologiques.
En effet, l’efficacité de l’IA est directement liée à sa capacité de collecter des données, mettant ainsi en évidence l’importance primordiale des infrastructures de stockage associées. C’est ce que soulignait Franck KIÉ, Commissaire Général du CAF : « Sans infrastructure, il n’est pas possible de parler d’IA. Il est donc plus qu’essentiel de stimuler les investissements dans ce secteur et de favoriser un environnement propice à l’innovation.
Le Cyber Africa Forum vise ainsi à offrir une plateforme essentielle pour évaluer l’état des infrastructures et prendre des décisions stratégiques pour l’avenir. »
Pour conclure, Franck Kié a dévoilé quelques nouveautés dans le cadre de cette 4e édition à venir : « Notre partenariat avec le Ministère de la Transformation Numérique en Côte d’Ivoire s’est renforcé. Nous avons également prévu de faire des annonces majeures dans le domaine de l’IA et de la cybersécurité en Côte d’Ivoire, ainsi que pour l’ensemble du continent africain.
En parallèle, des panels seront organisés sur les thèmes de la santé et des GreenTech, et plusieurs side events mettront en avant nos initiatives visant à promouvoir les femmes dans la cybersécurité et à renforcer les compétences des professionnels de la cybersécurité. »
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