En cette année olympique avec les Jeux de Paris, la semaine de la francophonie 2024 a choisi pour thème « Sur le podium ». L’occasion d’interroger les liens entre sport et littérature. À l’image de Julien Legalle, bibliothécaire et cofondateur de l’association « Écrire le sport ».
« Un esprit sain dans un corps sain. » La vieille maxime latine, remise au goût du jour par Pierre de Coubertin à l’occasion de la création des Jeux olympiques modernes est toujours d’actualité. Un siècle après le baron, ses successeurs sont nombreux à faire vivre ce credo.
Parmi eux, Julien Legalle. Ce bibliothécaire de Caen (Normandie) a cofondé l’association « Écrire le sport », qui s’attache à cultiver les liens entre le sport et la littérature et à prouver qu’activités physiques et mentales sont loin d’être incompatibles. « Beaucoup de grands textes rendent hommage au sport », rappelle-t-il.
Agatha Christie la surfeuse et Albert Camus le footballeur
Dans son livre « Des écrivains et du sport » (éd. du Volcan), Julien Legalle détaille la relation entre le sport et 14 grands écrivains, parmi lesquels Ernest Hemingway, Jack Kerouac, Antoine Blondin, Agatha Christie, Colette ou encore Albert Camus.
Dans l’ordre : un boxeur, un adepte du football américain, un athlète passionné de cyclisme, une surfeuse chevronnée, une championne de gymnastique et enfin un footballeur émérite jusqu’à sa tuberculose.
« Le point de départ était d’analyser leur pratique sportive. Puis, dans un second temps, de voir si leur pratique sportive a eu un impact ou non dans leurs différents ouvrages », explique l’auteur normand.
Julien Legalle insiste sur les bienfaits que beaucoup d’auteurs retirent des sessions de sports : « L’autrice française Cécile Coulon pratique beaucoup la course à pied. Elle explique qu’elle va souvent courir car elle est bloquée sur une idée dans le développement de son roman. Une bonne course à pied, ça fluidifie l’esprit quand on revient derrière son ordinateur ou son cahier. »
« Sur le podium », thème de 2024
L’édition 2024 de la Semaine de la francophonie rappelle justement les liens entre mots et sport, et propose de s’approprier le vocabulaire de l’olympisme avec le thème « Sur le podium ».
« Les mots accompagnent le sport. Chaque sport a ses règles écrites. Les expressions issues du monde sportif sont courantes dans la langue française : larguer les amarres, le nez dans le guidon, passer le relais, etc. De grands discours ont transcendé des équipes et inversé le cours d’un match. Le sport est un jeu, comme on joue avec les mots », écrit le ministère français de l’Éducation.
« Alors que le sport se mondialise, l’enjeu est aussi de défendre la place de la langue française. »
Depuis la renaissance des Jeux olympiques en 1896, le français est – avec l’anglais – la langue officielle de l’olympisme.
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