Le président américain Joe Biden a signé lundi un décret ordonnant à son administration de faire de la recherche sur la santé des femmes, longtemps délaissée, une priorité.
En pleine année électorale, le président a en outre saisi l’occasion pour se démarquer de ses adversaires républicains.
« Ceux qui se vantent » de l’annulation du droit fédéral à l’avortement, ou qui « soutiennent une interdiction nationale de l’avortement, n’ont aucune idée de la puissance des femmes », a déclaré Joe Biden lors de la signature du décret.
Ce document représente le volet d’actions le plus complet jamais pris par l’exécutif sur ce sujet, selon la Maison Blanche.
Il ordonne notamment aux agences fédérales de « donner la priorité » aux investissements concernant la recherche sur la santé des femmes, qui n’ont par exemple longtemps pas été inclues dans les essais cliniques.
Le décret demande aussi spécifiquement d’encourager la recherche sur des maladies plus susceptibles de toucher les femmes après la ménopause, comme l’ostéoporose, les infarctus ou encore Alzheimer.
« Je parie que c’est la première fois qu’un président des Etats-Unis signe un décret mentionnant le mot ménopause », s’est amusée Maria Shriver, fondatrice d’une association sur la maladie d’Alzheimer chez les femmes.
La vice-présidente Kamala Harris et la Première dame Jill Biden étaient aussi présentes.
Le président a également appelé le Congrès américain à débloquer 12 milliards de dollars pour créer un fonds dédié à la recherche sur la santé des femmes au sein des prestigieux Instituts nationaux de santé (NIH).
Un investissement de 200 millions de dollars est prévu pour commencer sur l’année fiscale 2025.
« Les femmes représentent la moitié de la population, mais depuis bien trop longtemps, la recherche sur la santé des femmes a été sous-étudiée et sous-financée », a déclaré la Dr. Carolyn Mazure, directrice du centre de recherche sur ce sujet à l’université Yale, et impliquée dans l’initiative de la Maison Blanche.
« Nous en savons encore trop peu sur la façon de prévenir, diagnostiquer et soigner de façon efficace un large éventail de problèmes de santé chez les femmes », a-t-elle dit à des journalistes.
Elle a cité des maladies présentant différents symptômes chez les femmes que les hommes (infarctus…), plus fréquentes chez elles (Alzheimer…), ou encore leur étant propres, comme l’endométriose.
En plus du décret, la Maison Blanche a énuméré une vingtaine d’actions allant dans le même sens, par exemple au sein du ministère de la Défense, afin d’améliorer la prise en charge de la santé des femmes militaires.
AFP