Les officiers jugés sont accusés de divers délits, notamment désertion, coups mortels et détournement de matériel. D’autres charges concernent la négligence, la tentative de détournement, la désertion et la violation de directives.
Une dizaine d’officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) comparaissent devant la Haute cour militaire, qui tient séance au parquet militaire de Goma, dans le Nord-Kivu, apprend-on de sources locales. Sous la présidence du général Nzau Keba Jean Claude, cette première audience qui s’est tenue le mardi 19 mars a permis de procéder à l’identification des accusés.
Les officiers présents à la barre font face à des accusations qui incluent la désertion, les coups et blessures mortels ainsi que le détournement de matériel militaire.
D’autres sont accusés de manquements divers, tentatives de détournement, fuites devant l’ennemi et violations des consignes.
Le procès s’ouvre alors que l’est de la RDC est en proie à une insécurité chronique et dans le sillage de la récente décision du président Félix Tshisekedi (Fatshi) de réinstaurer la peine capitale. Cette résolution, soulignée par une note de la ministre de la Justice Rose Mutombo, cherche, d’après le texte, à « débarrasser l’armée de notre pays des traîtres […] et à endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entraînant mort d’homme ».
La réactivation de cette peine s’inscrit dans le cadre de préoccupations grandissantes quant à l’infiltration des FARDC et des institutions politiques par des individus possiblement alliés avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et le Rwanda, accusés par Kinshasa de fomenter les troubles à l’est.
« Les actes de traîtrise ou d’espionnage ont fait payer un lourd tribut tant à la population qu’à la République au regard de l’immensité des préjudices subis », peut-on lire dans la circulaire.
Visant des officiers militaires, des entrepreneurs et des personnalités politiques suspectés de collusion avec l’adversaire, la peine est prévue pour une « condamnation judiciaire irrévocable » en circonstances extraordinaires telles que les périodes de guerre ou d’état d’urgence.
Cette démarche fait suite aux critiques de Fatshi à l’égard d’un système judiciaire jugé déficient, renforçant la rigueur des sanctions dans un contexte où l’insécurité ne cesse de croître dans l’est de la nation.
L’audience de la Haute cour militaire a été suspendue par son président, qui a reporté la suite des débats au jeudi 21 mars pour un examen détaillé des charges contre les officiers.
ecofin