Guerre Hamas-Israël: Blinken est arrivé à Tel-Aviv pour des discussions tendues avec Netanyahou

Le secrétaire d’État américain est ce vendredi en Israël au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer sur une résolution des États-Unis sur un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza.

Tandis que les combats continuent autour de l’hôpital al-Shifa à Gaza, les discussions se poursuivent à Doha entre représentants des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte. Le Figaro fait le point sur la guerre entre Israël et le Hamas ce vendredi 22 mars.

Blinken a atterri en Israël pour des discussions tendues avec Netanyahu

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinkenest arrivé vendredi en Israël pour ce qui se présente comme un face-à-face tendu avec le premier ministre Benjamin Netanyahou à propos de la guerre dans la bande de Gaza.

Blinken devrait tenter d’arracher un accord de trêve à Gaza au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer sur une résolution des États-Unis sur un «cessez-le-feu immédiat» dans le territoire ravagé par la guerre.

La rencontre avec Netanyahou devait se dérouler en fin de matinée au ministère de la Défense.

Anthony Blinken devait ensuite participer au cabinet de guerre israélien. Après cinq mois et demi de guerre, «le fossé se réduit» dans les négociations pour une trêve associée à une libération d’otages, a déclaré jeudi Blinken. «S’il est difficile de parvenir» à un accord, «cela est toujours possible», a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis mettent finalement aux voix leur vision d’un cessez-le-feu à Gaza

En parallèle de ces pourparlers, les États-Unis ont pour la première fois présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU sur un «cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages» retenus à Gaza depuis le début de la guerre. Le texte, consulté par l’AFP et qui doit être soumis ce vendredi au vote du Conseil de sécurité, souligne «la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle».

L’issue du vote est toutefois incertaine alors que la Russie réclame un «appel» plus clair à faire taire les armes.

 «Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas», a déclaré jeudi Blinken, qualifiant «d’erreur» et «d’inutile» une éventuelle invasion terrestre de Rafah, ville à la frontière égyptienne où s’entassent, selon l’ONU environ 1,5 million de Palestiniens, la majorité déplacés par la guerre dans le reste du territoire.

Les 27 pays de l’Union européenne ont eux aussi exhorté jeudi Israël à ne pas lancer d’opération sur Rafah et appelé à une «pause humanitaire immédiate». Mais en dépit des pressions internationales, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour «vaincre» militairement le Hamas à Gaza et éviter un autre 7 octobre.

Pékin se dit en faveur d’une action «significative» du Conseil de sécurité

La Chine a annoncé vendredi soutenir les efforts du Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin aux combats dans la bande de Gaza, sans préciser si Pékin, membre permanent du conseil disposant d’un droit de veto, appuiera le projet de résolution américain sur un cessez-le-feu immédiat.

 «Nous pensons que sur la question israélo-palestinienne, nous devons respecter l’histoire et les faits, écouter et respecter la position et la voix de la majorité des pays arabes, instaurer un cessez-le-feu et mettre fin aux combats dès que possible, réduire la crise humanitaire et promouvoir la mise en œuvre de la solution à deux États», a soulignéun porte-parole du ministère des Affaires étrangères. 

«C’est à cette aune que nous mesurons les actions et les décisions du Conseil de sécurité», a-t-il conclu.

Londres et Canberra appellent à la «fin immédiate des combats»

Les ministres britanniques et australiens des Affaires étrangères et de la Défense ont appelé vendredi à la «fin immédiate des combats» dans la bande de Gaza, à l’issue d’une réunion à Adélaïde, dans le sud de l’Australie. Dans une déclaration commune, les ministres ont souligné «la nécessité» de mettre immédiatement fin aux combats dans la bande de Gaza «pour permettre l’acheminement de l’aide (humanitaire) et la libération des otages».

Les discussions entre représentants des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte se poursuivent

Les discussions sur une trêve se poursuivent à Doha entre représentants des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte. Le chef du Mossad, les services de renseignement israéliens, David Barnea, doit y rencontrer ce vendredi le directeur de la CIA, William Burns, ainsi que le premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani et le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel.

Après avoir exigé un cessez-le-feu définitif, le Hamas a infléchi sa position la semaine dernière en acceptant le principe d’une pause de six semaines dans les combats. Mais des différends semblent persister sur l’échange d’otages israéliens détenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens écroués en Israël.

Les affrontements se poursuivent

Pendant que les diplomates s’activent, les affrontements se poursuivent à travers le territoire palestinien, notamment dans et autour de l’hôpital al-Shifa, le plus important du territoire, où l’armée israélienne a affirmé vendredi avoir tué plus de 150 combattants palestiniens et arrêté des centaines de suspects depuis le début de la semaine. Cette opération d’envergure lancée lundi contre ce complexe hospitalier a poussé des centaines de civils à fuir.

La Finlande reprend son aide à l’Unrwa

La Finlande a annoncé qu’elle allait reprendre son financement de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), près de deux mois après l’avoir suspendu à l’instar d’une quinzaine de pays. 

«L’amélioration de la gestion des risques au sein de l’Unrwa, c’est-à-dire la prévention des fautes professionnelles, et la mise en place d’une surveillance étroite, nous donne des garanties suffisantes à ce stade pour reprendre l’aide», a déclaré dans un communiqué le ministre du Commerce extérieur et du développement Ville Tavio.

Quelque 10% des fonds finlandais seront alloués à la gestion des risques, a précisé le ministre. Chaque année, le pays nordique verse cinq millions d’euros à cette agence.

lefigaro

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